CINEMA: Kirk Douglas : Le dernier monstre sacré de l’Age d’Or de Hollywood s’est éteint…

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Il avait 103 ans, sa fossette sur le menton l’a rendu célèbre, il a fait une centaine de films dont certains mythiques, il était l’un des derniers géants de l’Hollywood de l’Age d’Or de l’après-guerre.  Sa vie est déjà un film. Né d’un père chiffonnier juif ayant fui l’URSS et les persécutions, Kirk Douglas de son vrai nom Issur Danielovitch Demsky, ne rêve que de cinéma. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il se fera remarqué pour son courage dans la Marine. Ses premiers pas dans le cinéma, il les doit à Lauren Bacall qui avait un faible pour lui lorsqu’ils étaient tous les deux à l’American Academy of Dramatic Arts of New-York. Elle interviendra auprès du producteur pour que Kirk Douglas fasse ses premiers pas dans L’Emprise du Crime en 1946. Elle n’était pas rancunière car Kirk avait préféré une autre fille de sa promotion, Diana Dill qui deviendra sa première femme… Le succès ne viendra pour lui qu’avec Le Champion (1949), un boxeur qui lutte pour réussir, un peu à son image. Viendront ensuite des films qui feront sa gloire sans pour autant lui octroyer un Oscar : 20 000 lieues sous les mer en 1954, Vincent Van Gogh et Les Sentiers de la Gloire, sortis en 1957 de Stanley Kubrick, l’un des films définitifs sur la Première Guerre Mondiale. Enfin, en 1966, il sera le Général Patton dans Paris Brûle-t-il ? Mais surtout Spartacus en 1960 qui lui a valu de rentrer dans la légende du 7ème Art. Il faudra attendre 1996 pour qu’il reçoive un Oscar d’Honneur des mains de Steven Spielberg. Durant les années noires du Maccarthysme, il avait défendu les accusés du monde du cinéma réputés communistes. Dernièrement, il avait fait campagne contre Donald Trump. Après une crise cardiaque en 2001, il avait tourné Une si belle famille avec toute la sienne de famille, son fils, Michael Douglas, son petit-fils, Cameron, et son ex-femme Diana Dill. Sa dernière apparition sur scène, c’était en 2009 dans un théâtre de Los Angeles qui portait son nom pour quatre représentations sous forme de One Man Show. De cet âge d’Or du cinéma américain qui comprend la période de 1945 à 1960, il était le dernier des nababs. Nul doute que la prochaine cérémonie des Oscars lui sera consacrée, ne serait-ce pour rattraper l’injustice qui lui a été faite durant toute sa carrière.

Pascal Gaymard