Critique cinéma Semaine 19 / ASTRID : La genèse de Fifi Brindacie

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En ces temps plus féministes que jamais, les biopic sont florès dont ceux qui parlent de femmes exemplaires. Mais lorsque la démarche est si réussie, cela touche à la grâce. La réalisatrice danoise, Pernille Fischer Christensen a trouvé en Alba August (la fille de Bille August deux fois palme d’or à Cannes avec Pelle le conquérant et Les Meilleures Intentions, deux films oubliables eux), l’interprète idéale d’Astrid Lindgren. Le film retrace l’adolescence et le début d’âge de femme de la jeune Astrid, très tôt fille-mère à une époque, en 1920, où cette situation vous valait un bannissement d’une société très traditionaliste et puritaine. Ce qui captive, ce sont les incursions brèves dans le futur, Astrid devenant l’un des auteur les plus prolifiques et les plus vendeurs de son époque avec plus de 165 millions d’exemplaires de par le monde. Outre Fifi Brindacier, Astrid a imaginé les personnages tels que Zozo la Tornade, Ronya, les Frères Coeur-de-Lion, tous sont du côté des enfants, défendent leurs droits, les donnent gagnants contre des adultes immatures. Au regard de ses jeunes années, le spectateur comprendra mieux la genèse. Tout est juste dans le film de Pernille Fisher Christensen, les personnages, sa mise en scène d’une pudeur et d’un respect exemplaires, le scénario parfait, il n’y a rien de trop, ni rien de pas assez dans ASTRID. La reconstitution des années 20 sont d’un réalisme troublant. Bref, ASTRID est un pur chef d’œuvre qu’il ne faut pas rater sous aucune excuse. La fin est bouleversante mais l’on se gardera bien de vous la conter…

Pascal Gaymard