Yves Rosati : Tu es né à Cognac, tu as grandi à Paris et te voilà maintenant à Nice. Pourquoi avoir choisi Nice ?
Guillaume Lenfant : Je suis né à Paris et j’ai grandi à Cognac. Et puis un jour, sur un coup de tête, j’ai eu envie de soleil. J’ai saisi la première opportunité qui s’offrait à moi. En quinze jours, j’ai fait mes bagages et je suis arrivé à Nice. Et entre nous, je m’y sens bien !
YR : En venant t’installer à Nice, il y avait un double risque: recommencer à zéro ta carrière d’artiste et prendre un coup de soleil ?
GL : J’avais fait tous mes spectacles à Cognac. Ici, ça a été un peu compliqué. Quand je suis arrivé, j’ai contacté plein de théâtres pour essayer de jouer mon spectacle. Seul un m’a répondu (rire) : le Théâtre du Cours. Finalement, j’ai été remarqué par une personne qui produit pas mal de pièces ici. On m’a dit que je faisais quelque chose de nouveau. Tellement nouveau, qu’elle m’a proposé de me produire sur une scène du festival d’Avignon.
YR : Mais si tu le veux bien, avant de parler de ton nouveau projet, parle-moi de ton premier projet, celui d’un enfant qui rêvait d’être comédien ?
GL : Quand j’étais petit, j’ai découvert celui qui deviendra mon exemple à suivre : Albert Dupontel. C’est en regardant des centaines de fois ses spectacles sur des cassettes VHS que j’ai commencé comprendre ce que je voulais devenir : Comique & Engagé.
YR : Comment es-tu passé de « Je rêve d’être comique » à « Je veux être comique » ?
GL : À treize ans, ma mère m’a emmené voir un spectacle de Christophe Alevêque. Sur scène, j’ai vu un homme gesticulant, seul, qui occupait tout l’espace, qui gueulait, mais il faisait rire les gens. Et quand je suis sorti, je me suis dit « c’est ce que je veux faire » !
YR : Comment a réagi ta mère ?
GL : Je ne l’ai pas dit tout de suite. J’ai fait mes petits trucs dans mon coin. Puis un jour, je me suis lancé. J’ai monté un spectacle avec mes potes. Je l’ai invité. À la fin du spectacle, je lui ai dit : “Maman c’est ce que je veux faire”. C’est au moment où elle a compris que c’était vraiment ce que je voulais faire, que cela était plus compliqué…
YR : Un souvenir de tes débuts sur scène ?
GL : Je garderais toujours en mémoire le coup de pouce de Gérald Dahan. J’ai passé les auditions pour un concours de jeunes talents dans le cadre du festival du rire qu’il organisait. Malheureusement, j’ai perdu. À la fin de la soirée, il est venu me voir et m’a dit : « tu veux venir jouer un sketch pendant mon spectacle ? ». C’est la première fois que j’entendais 3000 personnes rire à mes vannes. C’était un truc énorme, une expérience incroyable.
YR : Grande nouvelle ! Du mercredi 7 juillet au samedi 31 juillet 2021, on te retrouve pendant 1 mois sur la scène du Paradise République en Avignon pour y présenter ta pièce Fou, peut-être. Ça fait quoi de jouer dans la cour des grands ?
GL : C’est mon premier Avignon, alors j’ai mis un temps fou à réaliser ce qu’il m’arrivait. C’est génial, jamais je n’aurais pensé y aller un jour.
YR : Mais au fait, de quoi ça parle : Fou, peut-être ?
GL : C’est l’histoire d’un mec… qui réalise que le confinement est enfin derrière lui. La question : Y est-il vraiment préparé ?
YR : Que dirait Guillaume à « l’enfant » qu’il était ?
GL : Je lui dirais que c’est bien d’avoir été patient. Quand j’ai commencé, je pensais que tout irait vite. Je sais que le chemin est encore long. Mais je sais que j’ai trouvé ma voie. C’est pour cela que j’ai décidé de tout miser sur Avignon. Voilà ce que moi, Guillaume dirait à l’enfant que j’étais : Crois toujours en tes rêves.
Propos recueillis par Yves Rosati avec l’aide précieuse de Lily Grivault
talukoilepetitnicois@gmail.com
Vous pouvez retrouver Guillaume Lenfant du vendredi 25 juin au samedi 26 juin au Théâtre du Cours à Nice.
Du mercredi 7 juillet 2021 au samedi 31 juillet au Paradise République en Avignon.
En tournée dans toute la France à partir du 1er janvier 2022.
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