Après un psychodrame vécu chez Les Républicains, les sondages qui donnaient 10 points d’avance à Thierry Mariani, le candidat du RN, on a vécu le drame du côté de la gauche…
Le psychodrame de la Gauche…
Dès le soir du dimanche 20 juin, Jean-Laurent Félizia (16,89%) annonçait, droit dans ses bottes, qu’après 2 heures de négociation avec ses colistiers, il maintenait sa liste au 2ème tour ayant réalisé presque 17 % des voix. Rien ne pouvait le faire changer d’avis, « pas même les pressions des états-majors parisiens » d’Olivier Faure du PS, ou de Yannick Jadot pour EELV. C’était sans retour en arrière… Il est vrai qu’après 6 ans sans représentants à la Région, la Gauche, dixit l’ancien président régional PS, Michel Vauzelle, ne pouvait pas se permettre de laisser leurs bancs vides pour les 7 ans à venir, calendrier électoral oblige. Au petit matin, la nuit portant conseil, il se maintenait toujours… Mais les pressions se sont faites plus vives encore et la mort dans l’âme, celui qui voulait reconstruire la Gauche régionale a dû, comme son prédécesseur, Christophe Castaner, lâcher l’affaire et se retirer une nouvelle fois. Cela fera 13 ans que la Gauche ne sera plus présente dans l’hémicycle régional. Thierry Mariani parle d’un « déni de démocratie » et ajoute « Le principal problème n’est pas d’empêcher le Rassemblement National de gagner. Ceux qui disent ça pensent avant tout à garder leur place ». Pourtant, la tête de liste RN croit encore en ses chances dès lors que les électeurs auront un sursaut, « on peut gagner la Région », assure-t-il.
Quelle abstention pour le 2ème tour ?
En se désistant, Jean-Laurent Félizia renforce la conviction de ceux qui pensent que leurs voix ne servent à rien, que la prochaine fois, ils feraient mieux de s’abstenir et de grossir le rang des abstentionnistes qui étaient 66,28 % dimanche dernier (contre 48,1 % en 2015). Le manque de mobilisation des militants RN répond à la même logique. Eux aussi pensent que voter ne sert plus à rien, que le jeu démocratique est faussé, que leurs voix ne comptent plus puisque tous les autres partis sont contre eux. Renaud Muselier n’a même plus besoin d’envisager de fusionner sa liste avec les 5,28 % réalisés par Jean-Marc Governatori. Ce dernier se réjouit que ses propositions écologiques soient prises en compte par Renaud Muselier s’il est élu et qu’il sera employé bénévole pour suivre leur réalisation… Quant à la Gauche, Renaud Muselier leur promet « une expression orale dans l’hémicycle, déposer des délibérations ou des motions, intervenir dans les débats via les réseaux sociaux »… Alors dimanche prochain, il n’y aura que deux listes, celle du RN conduite par Thierry Mariani, et celle LR/LREM/Gauche/Écologistes emmenée par Renaud Muselier. Et finalement, il y a fort à parier qu’avec ces « manœuvres », comme l’affirme le maire de Cannes, David Lisnard, ce soit encore l’abstention qui sorte grand vainqueur de ce 2ème tour des élections régionales.
Pascal Gaymard
