Critique de la semaine : MARY SHELLEY, Elle Fanning for ever…

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7Parfois, des comédiens rencontrent des rôles et tout paraît évident, leur ton, leur façon de jouer, la manière d’incarner un personnage, ses mimiques, ses doutes, ses fulgurances… Avec MARY SHELLEY, biopic du genre, Elle Fanning est tout cela et même encore un peu plus. Elle donne à cette écrivaine en herbe qui n’a pas encore conscience de son talent, toute sa naïveté, sa fougue, son intransigeance aussi. Elle est Mary Shelley, celle qui un soir d’orage à Genève dans la demeure envoutante du non moins fascinant Lord Byron, s’est pliée à un concours d’histoires de revenants et qui a inventé Frankenstein. Mais dans ce personnage d’homme reconstruit, de ce Prométhée inventé par un homme qui se prend pour Dieu et qui est effrayé ensuite par ce qu’il a fait, Mary Shelley y a mis toutes ses frustrations, ses abandons, ses blessures. C’est en cela que cette histoire a tant plu à sa sortie en librairie et qu’elle attire encore aujourd’hui. Merci aussi à Haifaa Al-Mansour qui après son sublime WADJDA (2012), nous offre un autre chef d’œuvre.

Pascal Gaymard