Humeur : Les Gilets Jaunes mobilisent…

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Sous François Hollande, il y avait eu les Bonnets Rouges, mouvement éphémère né en Bretagne, contre les portiques de taxes pour les poids lourds. Mais jamais aucun chef d’État n’avait dû faire face à un tel mouvement populaire spontané… Les différentes menaces de l’exécutif formulées par des ministres, un 1er ministre et même un président, rien n’y a fait. Les Gilets Jaunes ont été selon les chiffres des préfectures, plus de 290 000 manifestants sur plus de 2000 points de blocages. C’est la France profonde mais aussi urbaine qui a marché sur le bitume… Eux aussi étaient en marche pour bloquer partiellement les péages, les ponts, les carrefours… Ce ras-le-bol face aux taxes gouvernementales a eu ses victimes avec 227 blessés dont certains graves, des personnes ayant forcé les barrages comme en Savoie où une femme est morte, écrasée par un 4×4, ou encore à Grasse où un policier a été fauché par un autre automobiliste qui a failli être lynché par les manifestants. Emmanuel Macron a eu beau faire son mea culpa sur son arrogance et sa manière de gouverner, il est aujourd’hui face à un mouvement de contestation jamais vu. Né sur les réseaux sociaux, les Gilets Jaunes ne sont pas le fait d’un parti politique, ni de syndicats. Les mots d’ordre sont simples et explicites : « Marre du Racket », « Laissez-nous vivre », « Macron démission »… Car les surtaxes du gouvernement sur les carburants et le diesel montré du doigt est d’une hypocrisie sans noms. Le seul responsable de la pollution serait l’automobiliste. Rien sur le transport aérien, les supertankers qui sillonnent les mers, rien sur toutes les entreprises polluantes… Aujourd’hui, des produits français sont conditionnés à l’autre bout du monde. Des fruits et légumes qui pourraient être produits en France nous arrivent de pays exotiques… Des stades de football sont climatisés en plein désert… Rien sur ces bilans carbone… Et les exemples pourraient se décliner à l’infini… Alors le mouvement de grogne n’est pas prêt de s’arrêter et certains appellent à le poursuivre tous les week-ends. Au-delà, le chef d’État jupitérien a du souci à se faire car jamais le pays n’a été aussi révolté par ce président des riches qui leur a fait tant de cadeaux sur le dos d’une classe moyenne, paupérisée à l’extrême. Il récolte ce qu’il a semé et les prochaines élections européennes pourraient être son chant du cygne…

Pascal Gaymard