LE FESTIVAL DE CANNES COMME SI VOUS Y ÉTIEZ… Mercredi 24 mai 2023

Magimel/Binoche et Poupaud/Efira

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Par Pascal Gaymard et Marie Bourdel – Photos Dominique Maurel

Pour une fois, débutons la chronique de cette journée par un film présenté dans le cadre d’Un Certain Regard. Il est toujours difficile de déceler parmi la vingtaine de 1ers films proposée à chaque Festival de Cannes, lequel sera le lauréat de la Caméra. Pourtant, cette année, HOPELESS semble s’imposer comme un candidat logique tant ce film Sud-Coréen est âpre, dur, et harmonieux. Ce dernier terme peut paraître inapproprié pour un drame où les voyous s’arrachent les ongles pour prouver leur bonne foi. Harmonieux car le scénario ne laisse aucune place à l’approximation, tout est pensé et la moindre violence fait écho à une problématique qui ne peut se résoudre autrement. Et pourtant, Kim Chang-hoon parvient à nous étonner. Une belle découverte. Pour la Compétition Officielle, un revenant, Tran Anh Hung, représentera la France avec LA PASSION DE DODIN BOUFFANT. Il nous parle d’un gourmet, M. Dodin, campé par Benoît Magimel décidemment très demandé, et qui travaille en couple avec sa cuisinière et amie, Eugénie alias Juliette Binoche. Depuis sa Caméra d’Or avec LE GOUT DE LA PAPAYE VERTE en 1993, nous savons que le réalisateur Franco-Vietnamien apprécie tout particulièrement la bonne chère. Si son film ne nous a pas transcendé, il n’en demeure pas moins qu’il nous a donné une folle envie de manger, nous qui avons oublié, durant cette quinzaine, ce que cela voulait dire, enchaînant les films pour ne rien manquer de ce banquet cinématographique qu’offre Cannes chaque année.

Thème récurrent de l’actualité, les violences faites aux femmes ont trouvé en Virginie Efira comme interprète et Valérie Donzelli comme réalisatrice, deux porte-paroles de qualité indéniable. L’AMOUR ET LES FORETS a été présenté dans la Sélection Officielle, Cannes 1ère. C’est le 6ème film de l’actrice-réalisatrice qui s’est révélée derrière la caméra avec LA GUERRE EST DECLAREE présenté à la Semaine de la Critique en 2011. Virginie Efira incarne les deux rôles des jumelles et Melvil Poupaud enfile le costume du pervers narcissique manipulateur et tortionnaire. Le public cannois ne s’y est pas trompé en réservant avant et après, une ovation nourrie à l’équipe du film présente dans la salle Debussy. Enfin, tous les yeux étaient tournés VERS UN AVENIR RADIEUX, soit le dernier film de Nanni Moretti. Ce dernier y cabotine à souhait donnant l’impression de n’avoir plus grand-chose à dire. Même sa réalisation et son montage laissent à désirer. On se souvient que le génial italien avait obtenu une Palme d’Or méritée en 2001 avec LA CHAMBRE DU FILS. Au final, c’est bien l’un des plus faibles films vus en Compétition Officielle cette année.

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