Oui, il y avait la rue Bonaparte à Nice. Mais un personnage aussi emblématique que l’Empereur des Français ne méritait-il pas quelque chose de plus ? C’est en tout cas ce que le conseil municipal a décidé en rebaptisant le quai du port Napoléon I er. L’organisation des journées impériales ( événement qui vise à mettre en avant le patrimoine, culturel, littéraire, architectural des deux empires français) était l’occasion rêvée pour cela. En présence de Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau, président du réseau des villes impériales et Stéphane Bern, journaliste et écrivain, Christian Estrosi a dévoilé ce nouveau quai devant de nombreux Niçois mais aussi passionnés d’Histoire. Les reconstitueurs des associations de « L’Histoire Retrouvée », « Les Grognards de l’Armée d’Italie », « Les Chasseurs du 5ème régiment d’infanterie légère », « La 59ème Demi-brigade de Marengo » et «Le Souvenir napoléonien » sont venus participer à cet événement prouvant combien cette période avait marqué l’inconscient collectif des Français mais aussi des Européens.
Comme un symbole ce quai est situé sous la place Île-de-Beauté, terre natale du souverain français et devient de facto, le lieu de terminus de la ligne 2 du tramway. » Nous avons voulu procéder dans l’ordre, d’abord ce quai, puis le tramway le 14 décembre prochain » a précisé Christian Estrosi.
« Quand j’étais petit, ce Port de Nice c’était ce lien avec la Corse…nous sommes liés par un destin commun. Comme les Niçois, les Corses sont devenus français non pas par la sang reçu mais par le sang versé. » a expliqué Christian Estrosi, » Si Nice en 1860 choisit la France de Napoléon III, c’est bien parce qu’elle gardait de la France de Napoléon Ier le souvenir d’un moment réparateur. C’est dire combien étai grande la dette de Nice envers Napoléon Ier. Il était temps qu’elle s’en acquitte. »
Pour Laurent Marcangeli « c’est un honneur pour nous de voir le nom de Napoléon Ier sur ce quai« . De son côté, Frédéric Valletoux a mis l’accent sur « la modernité qu’ont imposé les deux empires dans nos vies. Ce n’est donc pas une vision nostalgique des heures glorieuses mais la volonté de valoriser un souvenir et aussi un potentiel économique. Napoléon Ier est la figure historique la plus connue dans le monde. Cela suscite souvent des interrogations à l’étranger. Pourquoi en France on ne valorise pas plus ce personnage. Nous nous y employons. »
Le Prix Napoléon Ier à Sylvie Yvert
Pour conclure ces journées dédiées à l’Empire, un prix littéraire Napoléon Ier a été décerné. Ce prix récompense les romans liés de près ou de loin à cette période historique. Le jury présidé par Stéphane Bern et Jean Tulard de l’Institut, et composé des plus grands spécialistes de la période napoléonienne ( Thierry Lentz, Jacques-Olivier Boudon…) a choisi Sylvie Yvert comme première lauréate. Son roman, « une année folle » se concentre sur le retour de Napoléon depuis l’île d’Elbe. » Napoléon est un personnage historique universel. C’est une clé d’entrée dans l’histoire de France pour le monde entier. C’était important de valoriser cela, que cela soit par ce prix ou par ce quai » conclut Stéphane Bern.
A défaut de plusieurs grandes communes françaises, Nice aura, elle, fêté comme il se doit les 250 ans de la naissance de l’Empereur.
Andy Calascione