POLITIQUE: Anthony Borré : Le fidèle parmi les fidèles

Lors des dernières élections municipales à Nice, Anthony Borré est passé du poste de directeur de cabinet à celui de 1er adjoint délégué à la sécurité, au logement et à la poli-tique de la Ville.

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Après 12 ans de collaboration, dont 10 comme directeur de Cabinet, à 34 ans, Anthony Borré a répondu favorablement à l’offre du maire de Nice, Christian Estrosi, de passer de l’ombre à la lumière, d’être son bras droit lors de ce mandat municipal de 2020 à 2026. À l’orée de cette nouvelle expérience, Anthony Borré, le fidèle des fidèles à Christian Estrosi, s’est confié au Petit Niçois.

Le Petit Niçois : Pourquoi changer d’orientation et de poste aujourd’hui ?
Anthony Borré : J’étais un directeur de cabinet heureux. Mais quand le maire vous demande de passer de l’autre côté pour servir votre ville, vous ne pouvez pas vous désister. Christian Estrosi fait confiance à la jeunesse comme il l’a fait avec Marine Brenier et quelques autres. Notre relation dépasse le cadre professionnel, elle est affective, faite d’admiration, de respect et d’amitié. Aujourd’hui, à la Villa Masséna, il a donné sa moto de Grand prix au Musée des Sports de Nice. Christian Estrosi a eu un parcours exceptionnel, il a été ministre trois fois, a dirigé de grandes collectivités comme le Département, la Région. Il est à la tête aujourd’hui de  la Ville de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur. Il est le premier Niçois à avoir présidé la Région, mais aussi le seul à être trois fois ministre. C’est un homme de défi avec une vision, et d’une fidélité sans faille, c’est tout cela que j’aime chez lui. Il n’y a rien de plus beau que de servir sa Ville. Sa proposition ne pouvait pas se refuser.

LPN : Pourquoi ces délégations ?
AB : C’est le maire qui a décidé. Il les a jugées prioritaires pour les confier à son 1er adjoint. Il a désiré mettre en cohérence les sujets liés au logement, à la rénovation urbaine, à la politique de la ville, et à la sécurité. Dans ce même ordre d’idée, il m’a nommé président de Côte d’Azur Habitat (CAH) afin que l’État n’ait qu’un interlocuteur, ce qui facilitera les négociations pour les dotations.

LPN : Quelles seront vos priorités à la tête de Côte d’Azur Habitat ?
AB : Toutes mes délégations sont complémentaires et permettront de mener des actions fortes et coopératives avec tous les acteurs publics, privés, sociaux. Mon maître mot est la transversalité, ce qui devrait mobiliser tout le monde pour une plus grande sécurité et un meilleur cadre de vie. Je souhaite la création d’un groupe de locataires pour le traitement des questions liées à la délinquance.

LPN : Justement la sécurité, aux Liserons comme aux Moulins, il y a eu des échanges de coups de feu, quelle est votre approche de la situation ?
AB : Ces actes inqualifiables sont liés au trafic de drogue majoritairement. Ce qui est acté aujourd’hui avec la préfecture, c’est que le groupe de travail que le maire appelait de ses vœux est une réalité avec autour de la table, l’État, les Douanes, la Police Nationale, la Police Municipale, la Justice… Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est venu plusieurs fois, dont une dernière avec le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti qui a accompagné le 1er ministre, Jean Castex. Nous avons l’impression d’être entendus par le pouvoir. Il est inadmissible qu’une petite minorité pourrisse la vie d’une majorité. Les policiers nationaux connaissent les familles qui posent problème. Il faut avoir suffisamment de preuves pour les exclure du logement social qu’ils occupent. Si nous avons des droits en France, nous avons aussi des devoirs ! Cela passe par le respect du voisinage, du cadre de vie, de l’espace de chacun. Les agents de l’Office, tout comme ceux de la Ville et de la Métropole, font un travail difficile. Nous devons les soutenir pour que ces quartiers retrouvent la paix. Quant aux coups de feu, des enquêtes sont en cours, des personnes interpellées et emprisonnées. Aux Liserons, cela semble lié à des personnes extérieures alors qu’aux Moulins, ce sont plutôt des gens du quartier. A chaque fois, c’est la main mise sur le trafic de drogue qui est en jeu. Nous serons vigilants. Rien ne restera impuni. La délinquance est un problème national comme nous avons pu le constater à Strasbourg, Lyon, Marseille, Bayonne, Toulon ou Dijon. Les tensions se sont exacerbées avec la crise sanitaire du COVID qui a désorganisé l’économie souterraine lors du confinement. Il faut agir encore plus fort pour éradiquer le trafic de drogue.

LPN : Avec quels moyens, la police municipale étant limitée dans son action sur le sujet ?
AB : Il est vrai que la police municipale n’a pas compétence sur le trafic de drogue. Christian Estrosi, à plusieurs reprises, a insisté sur le fait que Nice manquait d’effectifs, un manque chiffré à 83 agents. Nous avons été en partie entendus avec l’arrivée de 60 CRS. Seront-ils pérennes sur la ville ? Pour que nous soyons tous plus efficaces, il faut accroître les délégations des policiers municipaux en leur permettant d’effectuer des contrôles d’identité, d’avoir les prérogatives d’un officier de police judiciaire pour verbaliser, mais aussi d’avoir accès au fichier des personnes dangereuses qui sont recherchées. Il faut aussi qu’ils puissent fermer un établissement immédiatement sans lettre du préfet. Des avancées ont été réalisées lors de la venue des ministres et Nice a été accepté comme Territoire expérimental pour des pouvoirs accrus aux policiers municipaux. Il faut maintenant définir les contours de leurs actions.

LPN : Qu’est-ce que cela va entraîner et changer ?
AB : Nos policiers municipaux vont être plus efficaces, plus rapides, plus respectés. Le maire s’est engagé dans ce cadre à recruter 80 agents supplémentaires. Nous allons bientôt en 2023-2024 disposer d’un outil exceptionnel avec un hôtel de police exemplaire sur le site de l’ancien hôpital Saint-Roch qui sera le plus moderne d’Europe. Il regroupera toutes les forces de police, Nationale, Municipale, Centre de Supervision Urbaine (CSU), soit plus de 2000 fonctionnaires sur plus de 8000m2.

LPN : Quels autres chantiers vous attendent ?
AB : Le logement et la sécurité sont des sujets qui ne s’épuisent jamais. À chaque jour ses situations… La loi ELAN nous impose des réflexions sur la rénovation urbaine. Des programmes sont engagés aux Liserons, à l’Ariane mais aussi sur le point du Jour à Saint-Laurent-du-Var. Ils courent jusqu’en 2024 et sont budgétés à hauteur de 250 millions d’euros. Par ailleurs, le Programme national de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés (PNRQAD) arrive à son terme à Trachel. Nous réfléchissons à une nouvelle phase en centre-ville. En la matière, la pédagogie est essentielle avec les habitants. Sur le plan de la sécurité, les Niçois veulent des résultats. Nous envisageons de les consulter sur le sujet. Bientôt, la police municipale sera dotée de drones pour agir encore plus efficacement. Nous voulons que les rondes pédestres de policiers municipaux dans ces quartiers reprennent.

LPN : Le mot de la fin ?
AB : Je suis un homme heureux qui veut être au service d’un collectif. Notre équipe a été renouvelée, avec des personnes venant d’horizons différents. Nous devons tous jouer en équipe, ce n’est que comme cela que nous réussirons.

Propos recueillis par Pascal Gaymard

Questionnaire à la Proust

Le principal trait de votre caractère ? La détermination

La qualité que vous préférez chez un homme ? La bienveillance

La qualité que vous préférez chez une femme ? La sensibilité

Le bonheur parfait pour vous ? Ma famille

Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureux ? A la naissance de mes deux garçons

Votre dernier fou rire ? Lors du dernier conseil municipal avec Christian Estrosi

La dernière fois que vous avez pleuré ? Le jour de la dernière réélection de Christian Estrosi au conseil municipal

Votre film culte ? Le cœur des hommes et Les Bronzés, j’aime les comédies populaires

Votre occupation préférée ? Passer du temps avec mes enfants

Votre écrivain favori ? Stendhal pour la prose, Baudelaire pour les poèmes et Molière pour le théâtre

Votre livre de chevet ? Le Guide des Égarés de Jean d’Ormesson

Votre héros ou héroïne dans la vie ? Jacques Chirac qui m’a donné envie de m’engager dans la vie politique

La figure historique que vous admirez ? Le Général De Gaulle, incontournable

Votre héros de fiction ? Ma Sorcière Bien-Aimée, j’adorerai disposer de ses pouvoirs, de tout changer en un mouvement de nez

Votre musicien préféré ? Tchaïkovski

La chanson que vous chantez sous la douche ? Toutes les chansons de Michel Sardou

Votre couleur préférée ? Le violet

Votre boisson préférée ? Jus d’orange au petit déjeuner, eau plate à midi, Coca l’après-midi, un verre de blanc, du Chardonneret en soirée ou les week-ends

Que possédez-vous de plus cher ? Ma famille et mes enfants

Les fautes pour lesquelles vous avez le plus d’indulgence ? Celles qui sont avouées

Qui ou que détestez-vous vraiment ? L’arrogance

Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique ? Il faut vraiment en faire la liste ?

Quel serait votre plus grand malheur ? L’attentat du 14 juillet à Nice ; j’étais sur la Promenade des Anglais et si mon fils n’avait pas eu peur du 1er coup du feu d’artifice, nous ne serions peut-être plus là pour en parler

Votre plus grande peur ? Décevoir

Votre plus grand regret ? Que les journées ne fassent que 24H

Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? Mes enfants

Votre devise ? « Créer, c’est vivre deux fois » Albert Camus

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