Le Festival de Cannes comme si vous y étiez…Dernier épisode

Par Pascal Gaymard et Veronique Rosa

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Le dernier jour au Festival est toujours un peu tristounet. Certains en profitent pour récupérer quelques films non vus en Sélection, d’autres courent les prix, et il y a ceux, plus studieux, qui tapent frénétiquement sur leurs claviers pour rattraper le temps perdus des articles non écrits et qu’il faut bien faire pour être encore de la fête l’an prochain. C’’est l’heure aussi des bilans comme celui des fameuses réformes dans l’ordre des projections. A posteriori, force est de constater que cela n’a pas entraîné, pour nous en tout cas, de grands bouleversements, nous nous sommes adaptés .Par contre, quelques remarques utiles pour la suite. Si le Festival dévoile son palmarès le samedi, ce serait bien que ce soit un jour plein avec d’autres projections .Pourquoi ne pas envisager de reprendre aussi sur le dernier weekend les films des séances Hors Compétition ou Spéciales de la Sélection Officielle, tout comme ceux d’Un Certain Regard, de la Quinzaine et de la SIC ? Le Festival se terminerait le dimanche en ayant permis de voir (ou de revoir) tous les films. Certains films de la Sélection Officielle ont été mal exposés avec peu de séances comme Le Poirier Sauvage de Nuri Bilge Ceylan qui au vu de sa durée, 3h12, n’a eu qu’une séance de presse… Que dire encore de la séance à 13h30 à Bazin (300 places) du film de clôture, L’Homme qui a tué Don Quichotte ? N’aurait-il pas été possible de mettre cette projection à la salle Debussy au vu de son succès et de sa si longue attente (NDLR : 25 ans pour que Terry Gilliam fasse enfin son film avec les péripéties que l’on connaît…) ? D’autant que L’Homme qui a tué Don Quichotte est un petit chef d’œuvre qui mêle l’œuvre ô combien ésotérique de Cervantès, le Rabelais espagnol. Mais aussi toutes les aléas que Terry Gilliam a dû affronter avec le dernier avatar, une tentative d’interdiction de projection de son pseudo producteur, Paolo Branco (honte à lui !). Enfin, parce que le génial réalisateur s’amuse avec un montage qui mêle l’ésotérisme, le présent, le passé avec un sens rare du timing et de la richesse tant visuelle, esthétique que lyrique. Après Le Baron de Munchausen, Fischer King, Terry Gilliam continue avec son Don Quichotte d’explorer les grands mythes de l’imaginaire indo-européen. Remarquable ! Il ne manquerait plus qu’à notre bonheur, un palmarès à la hauteur des films vus dans cette 71ème édition du Festival. Réponse ce soir vers 19h15…