INSOLITE : Une randonnée vers les ruines « maudites » de Rocca Sparvièra

Un lieu-dit fantôme avec des murailles en lambeaux, Rocca Sparvièra ou le « rocher des éperviers » évoque plus une lamaserie du Tibet qu’un village des Alpes-Maritimes. Perché à 1100m d’altitude, ce site surplombe la vallée de Paillon de l’Est et de la Vésubie. Fait divers curieux et phénomènes inexpliqués, ce nid d’aigles rengorge d’un mystère jamais élucidé. Découvrons ensemble ces ruines de légende.

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Cette randonnée qui relie Coaraze à Rocca Sparvièra permet de visiter ce village abandonné qui est au cœur d’une légende assez terrible, celle de la reine Jeanne qui, en 1357, lança sur lui sa malédiction : « O rocca rouquina, un jou vendra que sus li tiéu cima cantera plu ni gal ni galina. Ma lu courpatas, lu esparvier e autre aucèu sauvage  » (Roche sanglante, un jour viendra où sur tes cimes, ne chantera plus ni coq ni poule, mais seulement les éperviers et autres oiseaux sauvages ).

La terrible histoire de la reine Jeanne de Naples

Dans ce petit village au 14e siècle, une reine, Jeanne de Naples, mariée à 9 ans à André de Hongrie, hérita du royaume de Naples et du comté de Provence à 17 ans. La bataille entre les différentes familles pour obtenir le pouvoir conduisit à l’assassinat d’André de Hongrie en 1345… et Jeanne fut la supposée meurtrière. 2 ans après, Louis de Hongrie, frère de la victime, souhaita se venger de son meurtre, il le fit de la plus terrible façon. Il marcha vers Naples pour la retrouver, Jeanne se réfugia alors en Provence pour s’installer dans le château isolé de Rocca Sparviera. Les hommes de Louis de Hongrie retrouvèrent néanmoins sa trace. Le soir de Noël en 1348, Jeanne assista à la messe dans un petit village près de Coaraze. À son retour au château, elle trouva ses deux enfants morts, sur la table du festin, un couteau planté au milieu de la poitrine. Une autre version plus cruelle est relatée : les enfants découpés en plusieurs morceaux auraient été servis sur la table du diner !  Folle de douleur, la reine aurait quitté le village en incendiant le château. Sur le chemin vers Coaraze, la Reine proféra alors cette terrible malédiction pesant sur les habitants du village de Rocca Sparviera.

Le village maudit de Rocca Sparviera

La prophétie se réalisa peu à peu : une invasion tout d’abord de sauterelles au XVIe siècle, puis une succession d’épidémies de peste et enfin, de puissants tremblements de terre finiront progressivement par isoler le petit village et réduire le nombre de ses habitants. Le village sera finalement réduit à néant à l’état de ruine, les derniers habitants quittèrent Rocca Sparviera en 1723. Le sort jeté vous inspire une visite sur ces ruines funestes. Découvrez l’itinéraire de la randonnée : À environ 3H30 de marche, après l’entrée du village, prendre vers l’Ouest une petite route qui dessert des habitations, passer devant la curieuse chapelle Notre Dame des Sept Douleurs (dite “chapelle Bleue”), décorée de fresques modernes, et continuer jusqu’à trouver sur la gauche l’amorce d’une piste forestière très escarpée. Remontez celle-ci pour parvenir bientôt à un lacet caractéristique qui offre une jolie vue sur le village de Coaraze. Progressez alors vers le Nord, au-dessus des gorges de Paillon, en franchissant plusieurs petits vallons. On atteint finalement le stratégique col Saint-Michel pour aboutir aux ruines légendaires de Rocca Sparvièra. Funeste vue sur un magnifique château dévasté, à l’écoute d’un silence assourdissant, la légende raconte qu’il se murmure au crépuscule de douces lamentations et des fantômes errent parfois au milieu des ruines…

Véronique La Rosa

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