HOMMAGE – Jean-Pierre Marielle : une voix, une présence, un caractère…

La bande du Conservatoire de Paris s’est encore un peu plus étoilé avec la disparition de Jean-Pierre Marielle.

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Elle fait suite à celles de Jean Rochefort, l’ami de toujours, Philippe Noiret, Claude Rich, Bruno Cremer… de lui, on se souviendra de son caractère qui était si bien adapté à ce qu’il était vraiment, un bougon, un caractériel, et un seigneur. Il disait souvent : « Vous aimez bien être emmerdé, vous ? Pas moi ». Avec sa voix de stentor, rauque et si reconnaissable, son charisme extraordinaire, sa présence, Jean-Pierre Marielle était un géant.

Des Galettes de Pont Aven à Tous les Matins du Monde

Monsieur de Sainte-Colombe dans Tous les Matins du Monde d’Alain Corneau, Le Peron et son frère dans Coup de Torchon de Bertrand Tavernier, Henri Serin dans Les Galettes de Pont-Aven de Joël Séria, ou encore de Pont Callec dans Que la fête commence, encore de Bertrand Tavernier, il aura tout joué avec les plus grands, Berri, Lautner, Audiard, Labro, Molinaro, Sautet, Miller, Blier… A ces débuts, dans les années 60, la Nouvelle Vague le snobe le trouvant trop populaire, cantonné qu’il est au théâtre de boulevard. Il lui faudra 10 ans pour qu’on le prenne au sérieux tant au théâtre qu’au cinéma.

7 Nominations aux César…

Le taiseux, le cynique, l’ordure, l’amer, le méchant, le con aussi, il savait tout faire, et le public l’aimait. Il lui ressemblait, affirmant volontiers qu’il n’a « jamais rien pris au sérieux, je n’ai pas grand-chose à dire et je ne sais pas le dire ». Modeste, il l’était comme ceux qui sont grands et qui n’ont pas grand-chose à prouver. Les types sympas ne l’intéressaient guère, les César non plus malgré 7 nominations, « j’en ai rien à foutre » disait-il… A 87, il est décédé des suites d’une longue maladie selon sa femme, Agathe Natanson, qui était sa compagne depuis 2014.

Pascal Gaymard