FILM DE LA SEMAINE: LE DÉFI DU CHAMPION : Marquer un but cet été !

Depuis Coup de Tête, les films sur le football ont brillé par l’incurie de leur mise en scène, la pauvreté de leurs scénarios et l’inanité de leurs acteurs. Mais ce vide intersidéral est comblé depuis cette semaine avec LE DÉFI DU CHAMPION.

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Que vous aimiez ou pas le football n’est pas le sujet. LE DÉFI DU CHAMPION est avant tout un film intelligent, bien écrit, très bien joué, et joliment mis en scène par Leonardo D’Agostini, un réalisateur fan de l’AS Roma et qui a pu investir les installations sportives du célèbre club romain appelé aussi la Louve. Le décor de la Trigoria renforce considérablement la crédibilité du propos qui parle avant tout du mal-être de ces enfants (trop) gâtés que sont les joueurs de foot. Le spectateur entre donc dans l’intimité de Christian, l’attaquant vedette de la Roma, qui rappelle un mélange de Mario Balotelli et de Francesco Totti, la star immortelle de la Roma. Nous découvrons Christian campé magnifiquement par Andrea Carpenzano avec son entourage de nuisibles et de profiteurs qui n’ont que peu d’intérêt pour la star, trop préoccupés par leurs plaisirs. Lassés de ses facéties, les dirigeants du club décident qu’il faudra réussir son Bac pour pouvoir jouer. Pour arriver à leurs fins, il lui adjoint un professeur largué, solitaire et séparé de la femme de sa vie, Valerio, joué par le grand comédien italien, Stefano Accorsi, bien connu en France pour avoir été durant 10 ans l’époux de Lætitia Casta avec laquelle il a eu deux enfants. En France, nous l’avons vu aussi dans Les Brigades du Tigre, La Faute à Fidel, Tous les Soleils… mais aussi en Italie dans des films importants comme La Chambre du Fils (2001, Palme d’Or au Festival de Cannes), Juste un Baiser (2002), Romanzo Criminale (2006). Contre toute attente, les deux hommes que tout oppose vont nouer une amitié qui va les faire grandir tous les deux. Ce vrai « Feel good movie » est un véritable cadeau de vacances. Il nous arrive couvert de prix et avec une couverture médiatique jamais vue pour un film indépendant distribué par une société qui a tout d’une grande, Destiny Films. Peut-être que même les plus réfractaires au monde du football auront un peu plus de compassion par ces gosses qui ont tout sacrifié pour être professionnel et comme le dit Stefano Accorsi, en y travaillant depuis l’âge de 5 à 6 ans : « Donc, quand arrive la réussite, ça fait au moins 13 à 14 ans qu’ils travaillent. Et qu’ils travaillent dur ! ». Forza Roma ! Et pour tous les autres, vive l’amitié, la complicité, et la force de vie…

Pascal Gaymard