Les enjeux sont la difficulté pour le pays de conserver une souveraineté alimentaire et de nourrir efficacement toute une population. L’agriculture est confrontée à de multiples défis : sécheresse, perte de la biodiversité, pollution des sols et des nappes phréatiques… Comment l’agriculture pourra faire face à ces obstacles ?
Nourrir l’humanité de demain
L’ambition de l’agroécologie est de se passer des engrais et des pesticides issus de l’industrie chimique, revitaliser les sols et s’assurer que les agriculteurs pourront nourrir le monde. Il est nécessaire de mettre en œuvre les formes d’agricultures les plus à même de répondre aux exigences sans engendrer de pollutions majeures dans notre environnement : pas d’algues vertes sur le littoral, pas d’ammoniac ni d’insecticides dans l’air ambiant, pas de nitrates ni de résidus herbicides dans l’eau du robinet. Selon la FAO, 850 millions d’hectares de terres sont fortement dégradés liés à l’érosion du sol, la sécheresse, les gaz à effet de serre et la densité de la population. Le contexte n’est malheureusement pas très rassurant. Les agriculteurs du monde entier vont en effet devoir adapter leurs systèmes de production au réchauffement climatique global.
Des systèmes de culture et d’élevage adaptés à l’écosystème
En l’espace de dix ans, nous avons perdu un tiers de notre excédent commercial alimentaire, avec une pénétration inquiétante des importations constatée depuis plusieurs années : plus de la moitié de la viande ovine est importée, tout comme environ 40 % des fruits frais tempérés consommés sur le territoire. En l’absence de mesures fortes pour enrayer ce déclin, la France pourrait devenir importatrice nette de produits alimentaires à horizon 2023. Ainsi, une agriculture performante pourrait préserver l’eau, les milieux aquatiques et être efficace vis-à-vis du changement climatique. Plusieurs modes de production ou pratiques adaptés sont déjà à l’œuvre et se développent dans divers régions de France comme l’agroécologie qui est un système de production s’appuyant sur le fonctionnement des écosystèmes. Elle mobilise ce que l’on appelle aujourd’hui les solutions fondées sur la nature. L’agriculture de conservation des sols et la permaculture sont les pratiques les plus abouties dans ce domaine.
Dans cet extrait des RENDEZ-VOUS d’une campagne agricole saison 1 (2019/2020), Frédéric Thomas nous invite à rentrer de la complexité dans les systèmes agricoles pour une agriculture plus performante, créatrice, résiliente et autonome. Le modèle de demain, c’est le « non-modèle », c’est la capacité de chacun à trouver ses propres recettes pour intensifier la photosynthèse et avoir une agriculture performante sur tous les points de vue.
Voici les différents rapports publics publiés autour de se sujet :
- Catherine de Menthière, Vincent Piveteau, Patrick Falcone, Xavier Ory, La haie, levier de la planification écologique. Conseil général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces ruraux — avril 2023
- Hervé Lejeune et Michel Vallance, Décarboner 100 % de l’énergie utilisée en agriculture à l’horizon 2050 : c’est possible ! Conseil général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces ruraux— avril 2022
- Pierre Autissier et Geneviève Jourdier, Parangonnage sur les techniques et pratiques innovantes de gestion de l’eau en agriculture. Conseil général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces ruraux — juin 2022
- Le soutien à l’agriculture biologique. Cour des Comptes — juin 2022
- Hugues Ayphassorho, Nathalie Bertrand, François Mitteault, Charles Pujos, Dominique Rollin, Michel Sallenave, Changement climatique, eau, agriculture – Quelles trajectoires d’ici 2050 ? France Stratégie — juillet 2020
- Julien Fosse ; Julia Belaunde ; Marie Dégremont ; Alice Grémillet, Objectif « zéro artificialisation nette » : quels leviers pour protéger les sols ? France Stratégie — juillet 2019
- Dominique Potier, Pesticides et agro-écologie : les champs du possible. Premier ministre — décembre 2014
Véronique La Rosa