DOULEUR & GLOIRE : Almodovar au sommet !

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Lors du dernier Festival de Cannes, un film a fait l’unanimité avec un nombre record de Palmes d’Or dans les deux quotidiens, Le Film Français et Screen Market. Pour une fois, la critique hexagonale et internationale étaient en osmose. Pedro Almodovar s’était surpassé avec DOULEUR & GLOIRE. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’était jamais autant livré depuis TOUT SUR MA MÈRE, parce qu’il n’avait jamais autant étudié sa relation avec Antonio Banderas, parce qu’il n’avait jamais donné de clés de sa manière de filmer et de raconter des histoires, parce qu’il y avait une vraie réflexion sur son métier même, parce qu’il n’avait jamais parlé avec tant de franchise de son homosexualité, parce qu’Antonio Banderas n’a jamais été aussi bon, parce que c’était des retrouvailles avec son double après 10 ans de bouderie, parce que DOULEUR & GLOIRE est un vrai film de cinéma avec du suspense, de l’émotion, de la tendresse aussi, parce qu’enfin, c’est tout simplement son meilleur film, lui qui a réalisé des chefs d’œuvre comme VOLVER, TALONS AIGUILLES, TOUT SUR MA MÈRE, JULIETA et tant d’autres… Il n’y a eu que les pôvres membres du Jury de ce 72ème Festival de Cannes à n’avoir pas compris tout ça. La seule récompense possible pour un tel film était la Palme d’Or avec une mention spéciale pour Antonio Banderas. Ils seraient montés ensemble sur scène, Pedro en aurait pleuré de joie et nous avec, il aurait exprimé son amour du cinéma et du Festival qui par 6 fois lui a tourné le dos… Mais Pedro n’était pas là, c’est Antonio Banderas qui a parlé pour lui. Le Maestro était reparti dans son Espagne natale et nous ne le reverrons plus jamais à Cannes. C’est fini. Que pourrait-il proposer à un autre Jury ? Quel film plus fort et intime que DOULEUR & GLOIRE pourrait-il tourner ? Cannes aura raté l’un des plus grands metteurs en scène du monde. Quel gâchis !

Pascal Gaymard