Critique de la semaine VOLONTAIRE : Une beauté au service de la Marine…

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Après Sophie et sa comédie, La Belle et la Belle, voici Hélène, l’autre Fillières, et sa comédie dramatique, Volontaire. D’un côté une Sandrine Kiberlain à la recherché de sa jeunesse sous les traits d’Agathe Bonitzer, de l’autre, une Diane Rouxel qui joue la biche chez les Marsoins du commandant Rivière alias Lambert Wilson…

Chez Volontaire, il y a une vraie économie de mots mais les regards en disent tellement longs. La mise en scène d’Hélène Fillières vire à l’épure. Aucun plan n’est superflu, chaque scène a son utilité. L’intrigue progresse de manière rectiligne, un peu comme la discipline inhérente à l’armée, ici à la Marine et à son corps d’élite, les Fusiliers Marins, les fameux bérets verts.

On devine dans le regard clair et obstiné de Diane Rouxel, une force intérieure peu commune et une soif de sentiments vrais, authentiques et forts qui n’appellent pas à la discussion. Ce qu’elle veut, et elle sait qu’elle peut le prendre. Son petit sourire narquois qui orne le coin de ses lèvres en dit long sur sa détermination. Quand elle répond aux ordres par « Bien pris mon commandant ! », elle laisse planer dans la pièce un érotisme discret et torride.

Le duo que Diane Rouxel dite « La Miss » et Lambert Wilson appelé « Le Moine » est comme une évidente, l’alliance de la Beauté et de la Force, de l’insolence et de l’autorité, de la jeunesse et de l’expérience. Hélène Fillières sait très bien elle aussi où elle veut emmener le spectateur. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est octroyé le rôle de Commandant adjoint de la base.

Sa mise en scène, subtile et efficace, est bouleversante. Le spectateur devient un acteur de la Marine Nationale et plus encore, entre dans la psychologie des personnages qui se révèlent et se dévoilent dans leurs e leurs silences. Subjugué, fasciné, captivé, le spectateur se laisse guider par les envies et les désirs des protagonistes ne sachant jamais où cela va nous mener.

Volontaire est un grand film, l’un de ceux qui nous prouve tous les jours que le cinéma Français est sans doute le meilleur du monde par son intelligence, sa diversité et la force de ses sujets. Tous les seconds rôles, Josiane Balasko dans son propre rôle de comédienne et mère de Diane Rouxel, André Marcon, celui effacé du père de la petite, Corentin Fila, son meilleur ami sur la base, Jonathan Couzinié, son petit ami, ou encore Alex Descas en préparateur des commandos Marine, tous sont au diapason de l’Aspirante Laure Baer. Nul doute que cette interprétation pourrait valoir le César de la meilleure Espoir Féminine à Diane Rouxel, une femme comme on les aime, loin des stéréotypes actuels… Alors « Bien pris » pour vous ?
Pascal Gaymard