CINEMA – Monica Vitti : La muse de Michelangelo Antonioni a rejoint les étoiles…

L'une des grandes actrices de l’âge d’or du cinéma italien, Monica Vitti nous a quitté. Une place qu’elle doit en partie à son pygmalion, devenu son compagnon entre 1957 et 1967, le réalisateur Michelangelo Antonioni.

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À 90 ans, la blonde taciturne, qui avait l’air de s’ennuyer de tout a tiré sa révérence. En 1995, elle avait épousé en secondes noces, après 20 ans de vie commune, le réalisateur et chef opérateur, Roberto Russo. Ce dernier avait révélé en 2011 que la comédienne souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis une quinzaine d’années.

Les 4 films avec Antonioni…
Quand les cinéphiles et critiques évoquent « La » Vitti, comment ne pas penser à Michelangelo Antonioni avec lequel elle a tourné ses plus grands films, L’AVVENTURA (1960), LA NUIT (1961), L’ÉCLIPSE (1962) avec Alain Delon, et LE DESERT ROUGE (1964). Elle a dit de lui en 1982 lors d’une interview sur une chaîne de télévision italienne, « J’ai eu la chance de commencer ma carrière avec un homme de grand talent… spirituel, plein de vie et d’enthousiasme ». Tourmentée, tentatrice, mystérieuse ou névrosée, Monica Vitti était toutes les femmes en une pour Antonioni et ces quatre films qui les ont fait entrer au firmament, ensemble, du 7ème Art.

La comédie italienne…
Dès « La » Vitti s’arrache et tous veulent l’avoir dans l’œil de leur caméra : Dino Risi (MOI, LA FEMME), Mario Monicelli (LA FILLE AU PISTOLET) un trésor d’humour, Ettore Scola (DRAME DE LA JALOUSIE) attention chef d’œuvre, Alberto Sordi (POUSSIERE D’ÉTOILE)… Monica Vitti est drôle et tout le monde le reconnaît. En 1974, elle sera de la partie du FANTÔME DE LA LIBERTÉ du grand Luis Buñuel comme la moitié du cinéma mondial. L’un de ses derniers pas dans le cinéma sera en 1990, son propre film, SCANDALE SECRET. Au Festival de Cannes, elle sera la présidente démissionnaire de l’édition Mai 68 avant d’y revenir comme simple membre du Jury en 1974. A noter ses 5 Donatello (équivalents des César en Italie), un Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise et un Ours d’Argent à Berlin. Le ministre de la culture italien, Dario Franceschini, a parlé « d’adieu à la Reine du cinéma italien. Aujourd’hui est un jour vraiment triste, une grande artiste et une grande Italienne disparaît ».

Pascal Gaymard

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