A priori, rien de commun entre une histoire tragique de la Seconde Guerre Mondiale et l’ascension d’une jeune talent nommé Bob Dylan, et pourtant…
LE CHOIX DU PIANISTE : Chopin dans la guerre…
Il est évident, bien sûr ! La musique… Dans LE CHOIX DU PIANISTE, c’est Chopin qui illumine le film et le personnage principal, François Touraine est servi par un jeune acteur à l’avenir prometteur, Oscar Lesage. Avec Pia Lagrange alias Rachel, il forme un couple électrique et fusionnel. Zoé Adjani parviendra-t-elle à réparer les ombres du passé ? LE CHOIX DU PIANISTE est un film porté par un Jacques Otmezguine qui tient là son chef d’œuvre. C’est son épouse, la très expérimentée Nelly Kafsky qui a produit ce film aux multiples rebondissements tant dans le scénario que dans la conceptualisation du projet. Mais toutes les causes justes finissent par triompher… Le résultat est étonnant. Il y a comme une nostalgie du temps qui passe, des mauvais choix, de la force de l’Histoire qui paralyse et enchaîne les êtres, broyés par le train des événements. Le piano et Chopin sont les autres héros de ce film dont la musique envoûte autant qu’elle émeut aux larmes. LE CHOIX DU PIANISTE est donc votre film à découvrir de cette semaine et de celles à venir.
UN PARFAIT INCONNU : Bob Dylan en liberté…
Dans un autre registre, le biopic, James Mangold, après WALK THE LINE sur Johnny Cash, présent aussi dans UN PARFAIT INCONNU, consacre un film à Bob Dylan, de ses débuts piteux aux plus grandes scènes du monde, notamment le festival de Newport dédié à la Folk. Pour camper ce génie qui a obtenu un Prix Nobel de littérature, il fallait un acteur qui fasse l’unanimité. Et qui d’autre que Timothée Chalamet, star de DUNE, qui donne toute sa profondeur à un Bob Dylan plus noir que la légende le laisse paraître. Un volet tout de même n’est pas abordé : son rapport à la drogue et notamment à l’héroïne qu’il a chanté dans sa célèbre rengaine, « Everybody must get stoned ». Bob Dylan a souvent été là où on ne l’attendait pas. Son mentor dans le film n’est autre que Johnny Cash qui lui donne à chaque fois la force d’aller dans sa propre voix au mépris de ce que le public et ses proches attendent de lui… Du bel ouvrage assurément d’un James Mangold qui a su rester très proche de son personnage pour en capter toutes les facettes si complexes de sa personnalité.
Pascal Gaymard
