Dans la région PACA, Renaud Muselier (LR/LREM) qui accusait 5 points de retard sur Thierry Mariani (RN), a bénéficié du retrait de la liste EELV/PS emmenée par Jean-Laurent Félizia.
L’abstention, la grande gagnante
Comme en 2015, la Gauche a préféré ne pas participer au second tour alors même qu’avec près de 17 %, elle aurait pu permettre se maintenir. Les électeurs de Gauche iront-ils encore voter lors de la prochaine échéance régionale ? Ce retrait est l’une des raisons du facile succès de Renaud Muselier qui avait réalisé avant le 1er tour, un accord avec LREM. C’est même le seul cas en France où un sortant a réalisé ce type d’alliance saluée en son temps par le 1er ministre, Jean Castex. Mais au-delà, ce sont des soutiens de toute part qui se sont portés vers Renaud Muselier entre les deux tours : Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, François Hollande… entre autres. C’était l’union sacrée pour empêcher le RN de remporter une Région. La forte abstention du 1er tour s’est confirmée au second avec même un point de plus soit 67 % d’élections qui ne se sont pas déplacés.
Les LR, grands vainqueurs des Régionales
Si cet aspect devra faire l’objet d’une analyse plus fine, force est de constater que beaucoup d’électeurs ne croient plus au suffrage universel, à l’instar du mouvement des gilets jaunes. Si ce n’est pas dans les urnes que l’avis de chacun s’exprime, où demain pourront-ils le faire ? Faut-il s’attendre à des mouvements sociaux de plus en plus radicaux ? En attendant, les LR sortent grands vainqueurs de ce ces élections intermédiaires avec 7 régions conservées et le meilleur résultat pour Renaud Muselier avec 56,4 % devant Laurent Wauquiez (55,2 %), et Xavier Bertrand (52,4 %). En nombre de voix, c’est Valérie Pécresse qui réalise le meilleur score avec 45,9 % distançant de plus de 15 points la liste d’union des Gauches emmenée par l’écologiste, Julien Bayou. Parmi les 5 sortants du PS, c’est Carole Delga en Occitanie qui totalise 57,5 % des voix soit le meilleur score de France. Quant à la Corse, ce sont les Autonomistes avec Gilles Simeoni, qui conserve la région avec 40,6 % soit 8 points de mieux que le candidat LR.
La faillite de LREM, la chute du RN
Le grand enseignement de ce 2ème tour, c’est la faillite du parti présidentiel, LREM, qui n’enregistre pas moins de 8 % des voix. C’est une claque sans précédent pour un parti au pouvoir. Cela laisse à penser que Renaud Muselier même sans le soutien LREM aurait gagné ces élections régionales en PACA. Quant au RN de Marine Le Pen, l’heure est aussi au bilan. Elle n’a pas réussi entre les deux tours à remobiliser son électorat qui pourtant, se déplace en priorité aux différents scrutins. Doit-on y voir une désillusion de ne pas gagner une élection intermédiaire à chaque fois ? La forte abstention doit aussi faire l’objet d’un examen de conscience dans les instances de tous les partis et au RN en particulier. Désormais, place à la Présidentielle où le duo Emmanuel Macron/Marine Le Pen devrait être contesté par un candidat LR à déterminer. Les 4 sages, Christian Jacob, François Baroin, Gérard Larcher et Jean Leonetti auront bien du mal à départager les trois candidats auto-déclarés que sont Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. Nul doute que les mois à venir seront cruciaux et que la bataille s’annonce rude entre ces trois prétendants. Et peut-être d’autres à venir… David Lisnard, le maire de Cannes, ne cachant plus ses ambitions d’être candidat à la candidature…
Pascal Gaymard
