Qwant : Surfez, souriez, vous n’êtes pas traqué !

L'article 12 de la Déclaration universelle des droits de l'homme –votre vie privée reste votre vie privée– est l'essence même de la start-up niçoise Qwant. Son moteur de recherche ouvre en grand les portes d'Internet, au-delà des frontières imposées par Google.

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Imaginez des bureaux en open-space de 850m2 sur l’avenue Jean Médecin à Nice qui ressemblent plutôt à un loft aménagé avec beaucoup de goût : espaces détente, repas, baby-foot et une quarantaine de personnes qui y travaillent. Les ingénieurs, informaticiens de la start-up niçoise, Qwant, ont investi leurs nouveaux locaux quelques jours avant Noël. « C’est notre cadeau de Noël », lance fièrement l’un des ingénieurs. « C’est très important que les collaborateurs se sentent ici comme à la maison, qu’ils puissent partager des choses », précise Eric Leandri, Président et co-fondateur de la start-up.

Un Moteur de recherche qui vous veut du bien
Contrairement au géant américain qui recueille vos données à chaque fois que vous entrez un mot dans sa barre de recherche, qui sait tout de vous, vos goûts, déplacements, envies de shopping et autres passe-temps et, en plus, vend toutes ces données, Qwant, appliquant l’article 12 la Déclaration universelle des droits de l’homme, respecte votre vie privée, ne surveille pas vos recherches et messages. Qwant naît au moment où Google, moteur de recherche devient un univers avec des créations de verticaux. Un mode de fonctionnement où les résultats des recherches restent enfermés dans un univers imposé ignorant l’immensité de l’Internet et le nombre infini de sites. « En 2011, avec Jean Manuel Rozan et Patrick Constant, on décide d’ouvrir les recherches et les résultats à tout le monde, de sécuriser ces recherches et de garantir les données personnelles », assure Eric Leandri qui ajoute : « Nos réponses à vos recherches concernent tous les sites innombrables du web, on a en effet les données mais vos adresses IP étant brouillées, hachées, vous êtes protégés ».

Une Ascension vertigineuse
Depuis sa mise en ligne en 2013, plus rien n’arrête Qwant. « La première année, on avait un million de visites par mois, aujourd’hui on est à plus de 80 millions de visiteurs par mois, 18 milliards de requêtes en 2018 ! », précise Eric Leandri. Plutôt que de parler du chiffre d’affaires, le PDG souligne le pourcentage de parts de marché : 6%. « 11 régions sur 13, 11 académies sur 17, 16 grandes entreprises du CAC40, quasiment toutes les banques, les assureurs, l’Assemblée nationale, l’Armée, l’Éducation nationale, la ville de Nice, la région Sud, bientôt le Département, certains médias… sont sur Qwant ». Les 130 collaborateurs sont repartis sur sept sites : Nice (ingénieurs), Paris (IA, marketing, direction et communication), Épinal (sémantique), Rouen (sécurité), Ajaccio (verticaux), Francfort et Milan (commercialisation européenne).

Une Consolider pour avancer
1% des parts de marché en Allemagne, 0,8% en Italie, Qwant envisage son avenir européen, mais avant, des changements et réorganisations s’imposent « pour être sûr qu’on markete au maximum et qu’on fasse le retour sur l’investissement maximal ». Celui qui est toujours co-président de la Capitale French Tech Côte d’Azur est confiant et la taille des bureaux à Nice en est la preuve. La capacité totale est de 100 collaborateurs, donc encore 50-60 nouveaux et avec ce nouvel univers chaleureux, la direction espère attirer en nombre des ingénieures et futures collaboratrices. Pour voir la vie autrement que par le biais de Google, Qwant, c’est l’excellence à la française…

Sanya Maignal