Le Festival comme si vous y étiez…Samedi 18 Mai : La journée Nicolas Winding-Refn

Par Pascal Gaymard et Véronique Rosa. Photos : Dominique Maurel

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Nous l’avons connu avec Le Guerrier Silencieux, il a confirmé avec Driver. Nicolas Winding-Refn a présenté à Cannes, deux épisodes de sa série, TOO OLD TO DIE YOUNG. Comme dans tous ses précédents films, l’univers est noir, trouble, sexuel, rouge, étrange… Ces deux épisodes donnent un bel aperçu de son travail avec la révélation d’un nouveau double du metteur en scène (après Ryan Gosling), Miles Teller. Mais ce qu’il ne fallait pas raté, c’était le rendez-vous avec lui, animé par le journaliste, Philippe Rouyer. Un vrai moment de partage avec ce réalisateur si captivant, étonnant et détonnant…à l’image de notre Gaspar Noé national. De retour à Cannes pour sa séance de minuit, il nous livre son LUX AETERNIA, une réflexion en forme d’ébauche (50mn) de long métrage sur les sorcières et les tortures qu’elles ont subies. Dans notre siècle, ces égéries et dignes représentantes dans le monde du cinéma ont pour noms, Charlotte Gainsbourg et Béatrice Dalle. S’ensuit une conversation entre les deux comédiennes sur leur métier, leurs scènes gênantes, les réalisateurs… Dommage que cette introspection sur le ballet quasi hystérique d’un plateau de tournage ne se termine par un kaléidoscope d’images et de lumières, propre à écorner toute paire de rétines festivalières… A quand le long métrage de Gaspar Noé sur la sorcellerie ?


Du côté de la Compétition Officielle, le thriller nerveux du chinois Diao Yinan, LE LAC DES OIES SAUVAGES, n’aura pas laissé un souvenir mémorable. Nous lui préférons de loin, un autre film sauvage, celui du réalisateur Roumain, Corneliu Poromboiu, LA GOMERA (LES SIFFLEURS) qui évoque la mafia, de Bucarest aux Canaries, îles où les premiers habitants communiquaient par sifflements… Enlevé, drôle parfois, efficace toujours, Les Siffleurs postulent pour le Prix du Meilleur Scénario tant cette histoire à tiroirs est prenante et originale. Le fil conducteur du film n’est autre que la bande son et musicale qui livre le massage caché d’une œuvre ô combien remarquable et inhabituelle pour le cinéma Roumain. Corneliu Poromboiu est l’un des leaders  de la Nouvelle Vague du cinéma roumain avec Cristian Mungiu et il confirme son immense talent. Dans la Sélection Officielle, Un Certain Regard, c’était la journée du cinéma expérimental (difficile aux dires de Thierry Frémaux) avec Bruno Dumont présentant sa JEANNE et Albert Serra avec sa LIBERTE. L’un revisite le 2ème volet de sa Jeanne d’Arc jusqu’au bûcher, l’autre après Louis XIV, s’intéresse aux Libertins de la Révolution Française… Le premier est verbeux, avec des acteurs jouant faux, et des scènes qui se répètent à l’infini… Le second est tout aussi bavard avec des scènes de libertinage qui n’ont même pas l’avantage d’être érotiques… Enfin, à la Quinzaine des Réalisateurs, Fabrice Luchini a fait le show aux côtés d’Anaïs Demoustier dans ALICE ET LE MAIRE. Le film de Nicolas Pariser (Le Grand Jeu) est une belle introspection dans le monde sans pitié de la politique où les idées manquent…

Retrouvez les photos de Dominique Maurel sur son site.