À l’âge de 95 ans, il a rejoint les étoiles qu’il a tant côtoyées sur Terre. Il était affable, gentil dans le bon sens du terme, toujours disponible. Pierre Viot avait aussi eu un parcours exemplaire : Résistant énarque, conseiller à la Cour des comptes, président du conseil d’administration de l’Opéra Bastille, président du Centre National de la Cinématographie (CNC) de 1973 à 1984… Après, la suite est connue : en 1985, il remplace Robert Favre Le Bret à la présidence du Festival de Cannes. Il formera un binôme emblématique avec son délégué général, Gilles Jacob qui est inconsolable : « De 1984 à 2000, j’ai travaillé avec Pierre Viot tous les jours. Il était notre président et mon cher complice. Protecteur d’une équipe soudée, il a apporté au Festival noblesse, élégance morale et sens de l’État… Sa hauteur de vue, sa lucidité souriante, sa classe ont laissé une trace indélébile ». L’actuel président, Pierre Lescure assure de son côté : « Il était le garant juridique, économique, moral du Festival de Cannes et en même temps, la liberté d’esprit à Gilles Jacob pour faire passer le Festival presque déjà dans le XXIe siècle », qui insiste sur sa « modernité insensée » avant de conclure « Pierre Viot, ça dépasse le Festival de Cannes. C’est 75 ans au service de la culture ». Quant au délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, il a déclaré : « C’est avec affection que je rends hommage à Pierre Viot, l’un de ceux qui, avec un engagement public jamais démenti, ont fait l’histoire du Festival de Cannes ». Tout à la fin, il présidait la Cinéfondation qui a pour but de révéler les jeunes talents, une mission qui lui tenait à cœur. C’est son fils, François Viot, qui a annoncé sa disparition à l’Agence France-Presse. Nous lui présentons, ainsi qu’à toute sa famille, nos plus sincères condoléances.
Pascal Gaymard
