HOMMAGE- Jacques Perrin : Un mec bien…

Le jeudi 21 avril, Jacques Perrin nous a quittés, réalisateur, acteur, producteur, il avait coché toutes les cases des productions indépendantes en prenant toujours tous les risques dès qu’il croyait à un projet.

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C’était de l’avis général du milieu du cinéma et de la télévision, « un mec bien », l’un de ceux qui provoquent immédiatement le respect et l’amitié.

Son amitié avec Costa-Gavras
Jacques Perrin était un homme de défis qui aimait dire que « mon seul talent, c’est de réunir des gens qui en possèdent ». Modestie naturelle, goût du risque inhérent à sa personnalité, gentillesse naturelle, ténacité extrême pour arriver à réaliser ses rêves, il était un homme atypique dans un monde où le moindre engagement fait peur. En 1965, il tourne COMPARTIMENT TUEURS, le 1er film d’un certain Costa-Gavras qui essaie ensuite désespérément de réaliser Z sans succès .Ce sera Jacques Perrin qui quittera les habits d’acteur pour endosser le costume de producteur et le film sera le succès que l’on sait alors que personne n’en voulait à l’époque… 4 millions d’entrées en France, Oscar du meilleur film étranger en 1968… Jacques Perrin est un fidèle en amitié, il produira les films suivants de Costa-Gavras… comme ÉTAT DE SIEGE ou SECTION SPÉCIALE.

L’acteur fétiche de Pierre Schoendoerffer et de Jacques Demy
Pourtant, il ne rechigne pas d’être devant la caméra quand le film en vaut la chandelle. Ainsi, il deviendra un mythe dans LA 317e SECTION de Pierre Schoendoerffer en 1965, le meilleur film français sur l’Indochine. Il retrouvera cet ami pour ses films suivants : LE CRABE TAMBOUR (1677), L’HONNEUR D’UN CAPITAINE (1982) ou LÀ-HAUT, UN ROI AU-DESSUS DES NUAGES (2004). Il sera aussi le matelot devenu mythique des DEMOISELLES DE ROCHEFORT de Jacques Demy alors qu’il ne sait ni chanter ni danser. En 1970, le voici toujours avec Demy dans PEAU D’ÂNE, un conte ésotérique de Perrault où il retrouve Catherine Deneuve et où il joue le rôle du Prince. Il devient l’acteur fétiche du réalisateur. Enfin, en 2004, il incarnera Pierre Morhange adulte dans le grand succès populaire, LES CHORISTES qui rassemblera plus de 8,6 millions de spectateurs en France. Le réalisateur, Christophe Barratier, n’est autre que son… neveu… alors que son fils, Maxence Perrin, joue l’inoubliable Pépinot enfant.

La soif des grands espaces…
Mais Jacques Perrin, c’est aussi la défense de la planète au travers de documentaires d’une ambition démesurée. Les tournages s’avèrent d’une complexité terrible. Après LA VICTOIRE EN CHANTANT (1976), le 1er film de Jean-Jacques Annaud qu’il produira, ce sont les grands espaces qui le fascinent. Il se lance dans l’aventure MICROCOSMOS en 1996, HIMALAYA, L’ENFANCE D’UN CHEF (1999), puis LE PEUPLE MIGRATEUR en 2001, et enfin OCÉANS en 2010, son grand œuvre soit 5 ans de tournage aux quatre coins du monde. La préservation des beautés de la planète l’occupe tout entier. Il restera au pinacle également pour sa voix chaude et douce qui en a fait l’un des meilleurs narrateurs du cinéma mondial. En 2019, il avait été reçu à l’Académie des Beaux-Arts où Costa-Gavras lui avait remis son épée et Jean-Jacques Annaud avait prononcé son discours de réception, autant d’honneurs que Jacques Perrin, avec son humilité coutumière avait eu du mal à recevoir… Alors exemplaire, Jacques Perrin ? À plus d’un titre…

Pascal Gaymard

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