HOMMAGE-Claude Brasseur : Vidocq est mort !

Il n’aimait pas « être populaire » et pourtant il était aimé de tous, Claude Brasseur nous a quittés, Vidocq est mort !

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À la popularité, il préférait la « célébrité », celle d’un grand chercheur ou d’un auteur fameux, et pourtant son livre « Merci » était un hymne à son public qui lui disait souvent ce mot magique.

110 films à son actif…
Claude Brasseur est décédé mardi 22 décembre à l’âge de 84 ans, à Paris. Il avait fait plus de 110 films, des pièces de théâtre, et de la télévision. Il avait su tout combiner sans jamais renier l’un pour l’autre. Pas de frontières, simplement l’expression de son art en étant toujours, vrai, authentique, simple, « au plus près de la vérité du personnage, je ne triche pas » aimait-il répéter. Dans cette famille, on est comédien de génération en génération, 7 au total. L’un de ses aïeux avait créé le Théâtre des Nouveautés. Son père, Pierre Brasseur, a tourné avec les plus grands qui étaient les copains du petit Claude, Jouvet, Gabin, Simon, Blier… et Ernest Hemingway qui était son parrain. Et lui plus tard en fera de même avec Delon, Romy, Lanoux, Bedos, Rochefort, Rich… Il est coutume de dire que l’on reste dans l’inconscient collectif des gens au travers de quelques rôles. Pour cet enfant du conservatoire où il avait créé Judas de Pagnol, la télévision a été son révélateur avec un personnage qu’il a rendu mythique dans Les Nouvelles Aventures de Vidocq (1971), inoubliable. Mais ce comédien hors pair ne pouvait être réduit à un rôle. Grand amateur de théâtre pour ce lien si particulier que l’on tisse tous les soirs avec son public, Claude Brasseur a joué Le Souper avec son ami, Claude Rich, Le Dîner de cons, durant 2 ans et demi… et Mon père avait raison avec son fils, Alexandre, en 2007… La tradition perdure.

César pour Un éléphant ça trompe énormément
Le cinéma ne pouvait pas passer à côté de cette voix, de cette gueule, de cette gouaille. Lui qui avait débuté dans Bande à Part de Jean-Luc Godard en 1964 en pleine Nouvelle Vague, a connu le succès dans les années 70 avec Une Belle Fille comme moi (72) de François Truffaut, Les seins de glace (74) aux côtés d’Alain Delon, Une Histoire Simple (78) avec Romy Schneider dans un film de Claude Sautet. Mais son pote, Yves Robert, ses copains d’abord (Lanoux/Bedos/Rochefort), il va les retrouver dans deux films qui feront sa gloire : Un éléphant ça trompe énormément (76) qui lui vaut un César du Meilleur Second Rôle et Nous irons tous au Paradis (77). Et puis, il sera ce papa gâteau de la révélation, Sophie Marceau, dans La Boum (80) puis La Boum 2 (82) aux côtés de Brigitte Fossey qui a témoigné de tout son amour de jouer avec lui, de sa bienveillance, de sa gaieté. Comme son père, il aimait la vie et les femmes mais il était plus fidèle, lui qui a partagé 50 ans de vie maritale avec Michèle Cambon qui lui a donné son fils, Alexandre, qui joue dans Demain nous appartient, la série de TF1 lancée en 2017…

Le Jacky de Camping…
Dans ces années 80, il enchaîne les succès populaires comme La Crime (83) de Labro, Signes extérieurs de richesse (83) de Monnet, Le Léopard (84) de Sussfeld, Palace (85) de Molinaro, Les Loups entre eux (85) de Giovanni, et Détective (85) où il retrouve Godard. Aussi La Gitane (86) de De Broca… Nous pourrions citer aussi Chouchou, L’étudiante et Monsieur Henri. En 2006, il devient cultissime dans Camping où il est ce campeur du N°17, Jacky Pic, ronchon et porté sur le petit jaune avec sa femme jouée par Mylène Demongeot, qui n’a pu retenir ses larmes en apprenant sa mort. En 2009, ils avaient remis ça dans Camping 2. En 2018, il avait joué dans Tout le monde debout, aux côtés de son ami Franck Dubosc. Il était aussi un pilote chevronné qui avait participé à six Paris-Dakar. Il avait même frôlé la mort dans une course automobile. Bien avant, en 1964, il avait participé aux Championnats du monde de… Bobsleigh… Il affirmait volontiers, « aimer l’aventure, aimer ce dont on a rêvé quand on était gosse… Aimer les jolies voitures et les femmes rapides »… En 2011, il avait fait une déclaration qui a fait depuis le tour des rédactions : « Je n’ai qu’une seule petite ambition. Et ce qui m’apporterait une satisfaction, c’est de faire partie de la nostalgie de demain« . Nul doute que ses vœux sont exaucés, lui qui fait partie de la nostalgie d’hier, d’aujourd’hui, et assurément de demain.

Pascal Gaymard

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