HOMMAGE Caroline Cellier : Une élégante au pays des songes…

Il y a de ces actrices à qui tout convient, tout va, tout semble évident, Caroline Cellier était une élégante égarée au pays des songes.

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Ceux qui lui ont donné sa réalité, ce sont d’abord les auteurs de théâtre avant d’être des metteurs en scène de cinéma.

Le Zèbre, film témoignage de l’amour de Jean Poiret pour elle
Caroline Cellier pouvait tout jouer, les prostituées, les femmes du monde, les bourgeoises refoulées, les femmes libérées, les séductrices avec toujours la même classe, le même air désabusé, et cette voix si envoutante. Dominique Besnehard lui a formidablement rendu hommage : « comme actrice, Caroline Cellier se situait entre Stéphane Audran, Faye Dunaway dans Chinatown, et Jeanne Moreau. J’ai toujours aimé son côté sensuel, très sexy, mystérieux ». Après 25 ans de vie commune, l’actrice avait épousé Jean Poiret en 1989, et ce jusqu’à sa mort en 1992. Il avait adapté pour elle, Le Zèbre, en 1992 afin de lui témoigner son amour éternel, même par-delà la mort.

Un seul César pour L’Année des Méduses en 1985
Celle qui a débuté au cours Simon à Paris en provenance de Montpellier s’affirmera d’abord sur les planches au théâtre avec une première interprétation dans La Mégère Apprivoisée. Elle sera primée moult fois au théâtre alors qu’au cinéma, elle n’a qu’une seule récompense à son actif, un César du Meilleur Second Rôle Féminin dans L’Année des Méduses de Christopher Frank en 1985. Mais ce serait lui faire injure de ne se souvenir que de ce film. Il y a eu Que la Bête Meure en 1969 aux côtés de Jean Yanne, La Vie, l’Amour, la Mort de Claude Lelouch en 1965, Mille milliards de $ en 1981 où elle joue le rôle de la femme de Patrick Dewaere dans un merveilleux film d’Henri Verneuil, Poulet au Vinaigre en 1985 de Claude Chabrol, son complice, Farinelli en 1994, ou encore Jean-Philippe en 2006, et enfin, Thelma, Louise et Chantal en 2010, sa dernière apparition au cinéma.

L’hommage de son fils, Nicolas
Elle était malade depuis de nombreuses années. Elle s’en est allée à 75 ans, un âge trop jeune pour cette icône du 7ème Art. Son fils, Nicolas Poiret, a eu des mots très émouvants pour sa disparition : « Aujourd’hui, on se quitte pour quelques minutes mais tu auras été et tu resteras éternellement ma force, mes fous rires, mes angoisses, ma dérision, mes coups de sang, ma chevalière des injustices, ma détectrice d’hypocrisie, ma lune, ma Moune, ma mère, ma bataille ! ». Et pour nous, elle sera toujours cette beauté éternelle, ce regard profond, cette tristesse infinie, cet air d’une effronterie incroyable et cette classe folle. Une femme qui pouvait incarner toutes les autres en une. Une comédienne précieuse. Une douceur, une mélancolie, une intelligence. Une élégante égarée au pays des songes…que l’on vit sur les planches ou sur les plateaux de cinéma. Et qui font de telles actrices, des immortelles.

Pascal Gaymard

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