L’Europe « souveraine » face aux nouvelles routes de la soie…

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Nous vivons une époque formidable ! La chancelière allemande, Angela Merkel, le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président français, Emmanuel Macron, vont se réunir à Paris ce jour pour discuter avec Xi Jinping, le président Chinois. Au menu (la nourriture étant secrète…) : les nouvelles routes de la Soie que les Chinois réactivent à l’envers pour mieux coloniser les pays européens en difficultés financières… Ainsi, l’Italie vient-elle de leur donner en concessions ses deux ports de Gênes et de Trieste pour les moderniser. Le Portugal a vendu son fleuron de l’énergie, EDP au Chinois, Three Gorges, ainsi que son port de Sines (Sud-Ouest). En Espagne, les Chinois ont investis près de 16 milliards dans les télécommunications, l’hôtellerie, l’immobilier et l’énergie (toujours). Mais c’est en Grèce qu’ils ont fait le plus fort avec plus de 200 milliards d’investissements et la pris en charge du port du Pirée qui va devenir la porte d’accès de toutes les marchandises chinoises en Europe. Elle a aussi fait main basse sur la marine marchande grecque, fleuron national… Quels liens entre tous ces pays ? Ils ont tous étaient soumis à une politique drastique d’austérité de l’Europe de Merkel et de sa Commission avec des prêts nécessitant des remboursements échelonnés souvent impossible à réaliser. Du coup, tous ces pays se sont tournés vers la Chine. La dictature communiste a joué les bons samaritains et s’est précipitée pour investir dans les infrastructures et l’énergie, ses domaines de prédilection. Elle en fait de même en Afrique… Dans ce contexte, les candides et naïfs européens se réveillent, trop tard comme d’habitude. Merkel, Juncker et Macron espèrent encore négocier un accord global entre l’Europe et la Chine alors même que les investissements bilatéraux ont déjà été signés avec les pays en question. Et demain, ce sont 16 pays d’Europe centrale qui s’apprêtent à en faire de même… Sans sourciller, sans le moindre regret, sans la plus petite autocritique, les trois osent parler « d’Europe Souveraine », eux qui ont précipité la moitié de l’Europe dans la gueule du dragon asiatique… A quelques semaines des élections européennes (26 mai prochain), les électeurs pourront apprécier la diligence, la célérité, l’efficacité de ce trio de bras cassés qui a tout fait pour brader l’Europe et qui en découvre aujourd’hui, le prix à payer. Car le marché chinois, lui, reste bien hermétique et notamment les appels d’offres publics… Ce que la Chine réclame au monde entier, la liberté totale pour ces marchandises, elle se garde bien d’en réaliser la réciprocité sur ses propres marchés. Dans ce contexte, on peut se demander l’utilité de l’OMC, sensée réguler les concurrences déloyales. Il aura fallu un Donald Trump pour que les Européens se rendent compte de leur incurable bêtise. Et ce n’est pas fini, puisque dernièrement, une commissaire européenne a refusé la fusion de Siemens et d’Alsthom qui aurait peut-être pu sauver les deux entreprises du géant chinois. Cette commissaire et Juncker porteront demain sur la conscience, la mort de deux sociétés européennes. Mais s’en préoccupent-ils vraiment ? L’argent chinois est tellement tentant…qu’il mérite bien 40 m de tapis rouge et la fermeture de la 5ème ville de France pendant trois jours.

Raymond Aquila