CINEMA- 75e Festival de Cannes : David Cronenberg favori ?

À l’annonce des sélections officielles du 75e Festival de Cannes par le délégué général, Thierry Frémaux, et du président, Pierre Lescure, dont ce sera la dernière, un nom saute au visage : celui de David Cronenberg.

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En 1996, il aurait dû remporter la Palme d’Or avec « CRASH », un pur chef-d’œuvre qui était aussi la Palme du président du jury de l’époque, Francis Ford Coppola…

Les Dardenne, Desplechin, Ostlund, Mungiu…
L’ouverture hors compétition sera prestigieuse avec le dernier film de Michel Hazanavicius, « Z (comme Z) », une comédie hilarante sur un tournage de film d’horreur à petit budget où personne n’est vraiment concerné mais tout va changer avec l’arrivée de vrais zombies… Avec Bérénice Bejo, Matilda Lutz, Romain Duris, Finnegan Oldfield… Parmi les habitués, on notera la présence des frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc pour « Tori et Lokita », sur un enfant et une adolescente, venus d’Afrique en Belgique et qui comptent sur leur indéfectible amitié pour faire face aux pires conditions de leur exil. Arnaud Desplechin sera de retour en Compétition après avoir présenté « Tromperie » l’an passé hors compétition. Avec « Frère et Sœur », Marion Cotillard est la sœur de Melvil Poupaud qui doit retrouver ce frère honni à l’occasion de la mort de leurs parents. Avec aussi Patrick Timsit et Golshifteh Farahani… Ruben Ostlund, palmé d’or en 2017 (méritée) avec « The Square », revient aussi avec « Triangle of Sadness » (avec Woody Harrelson) qui nous emmène sur la mer après la montagne (Snow Therapy) et l’Art moderne (The Square). Autre palme d’or, Cristian Mungiu proposera « RMN », une réflexion sur l’Histoire de la Roumanie au travers de ses différentes communautés, roumaines, hongroises, moldaves…

David Cronenberg contre Park Chan Wook…
D’autres sont tout autant attendus comme David Cronenberg qui peut faire figure de favori avec « Les Crimes du Futur ». Le casting est savoureux avec Viggo Mortensen, Léa Seydoux, Kristen Stewart… et le sujet passionnant sur l’avenir de l’espèce humaine avec des corps en pleine mutation… L’un des metteurs en scène retenus, Park Chan Wook est aussi un déçu de Cannes (tout comme David Cronenberg), lui qui aurait dû avoir la palme d’or en 2004 avec « Old Boy », favori du président du Jury de l’époque, un certain Quentin Tarantino. Son « Decision to Leave » sur un détective qui enquête sur la mort d’un homme survenue au sommet d’une montagne et dont il soupçonne sa femme, Sore, qui l’attire terriblement… Au rayon des déçus, Kirill Serebrennikov n’avait rien glané avec « LETO » pourtant l’un des meilleurs films vus en Compétition Officielle en 2018. En 2021, il était présent avec le décevant, « La Fièvre de Petrov »… Il sera présent cette année avec « Tchaikovsky’s Wife » sur les amours tumultueuses entre le grand musicien et sa femme… Il y a aussi le Japonais, Kore-Eda Hirokazu, avec « Broker » sur des boîtes qui sont mises à disposition de parents souhaitant abandonner leurs bébés en toute discrétion…

La parité pour les Américains avec James Gray et Kelly Reichardt
Les Américains arrivent avec James Gray (« La Nuit nous Appartient ») qui présentera « Armageddon Time » qui aborde comment le père de Donald Trump, Fred Trump, a fait fortune dans l’immobilier dans les années 80. Le casting nous promet une belle montée des Marches avec Anne Hathaway, Anthony Hopkins, Jeremy Strong… Kelly Reichardt (« First Cow ») sera l’autre réalisateur du cinéma indépendant US, avec « Showing Up » où Michelle Williams est une artiste en attente de la première de son expo alors que sa vie est un chaos… L’Italie sera représentée par Mario Martone et sa « Nostalgia » avec Pierfrancesco Favino (« Le Traître »), Sofian Essaïdi… sur un homme qui revient dans sa ville natale, Naples, 40 après… Le monde musulman sera quant à lui présent avec deux réalisateurs iraniens, Ali Abbasi avec « Holy Spider » sur un homme qui massacre des femmes soi-disant prostituées par pureté religieuse, et Saeed Roustafee, « Leila’s Brothers ». Enfin, il y aura « Boy from Heaven » de l’Egyptien, Tarik Saleh qui évoque le destin d’un fils de pêcheur entrant à la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, lieu central de l’islam politique sunnite au moment où l’imam du lieu meurt subitement…

La France représentée par deux femmes, Valeria Bruni-Tedeschi et Claire Denis
Le Polonais, Jerzy Skolinowski est aussi un revenant avec « EO » ou « Hi-Han » avec Isabelle Huppert. Le réalisateur s’interroge sur la pensée d’un petit âne gris auquel il souhaite donner une voix… Enfin, le monde francophone sera représenté par le réalisateur belge, Lukas Dhont (« Girl ») avec « Close » mais aussi les françaises, Valeria Bruni-Tedeshi, « Les Amandiers » avec Louis Garrel sur trois candidats à la prestigieuse école de théâtre de Patrice Chéreau dans les années 80. Quant à Claire Denis, elle proposera « Stars at Noon ». Nul doute que cette liste de 19 films n’est pas close et que 2 ou 3 autres films devraient compléter cette sélection.

Pascal Gaymard

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