CANNES: Albert Enriquez, un artiste prolifique aux multiples projets

Du haut de ses 78 ans, Albert Enriquez est d’une jeunesse fougueuse. L’ancien ingénieur et directeur d’établissement financier a « trouvé sa liberté » : il écrit.

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Livret d’opéras, chants religieux, chansons, romans : l’artiste éclectique écrit en vers, en prose, en alexandrins, le matin, le soir, et parfois, dort un peu. Profitant de sa retraite sur la Côte d’Azur, Albert Enriquez a démarré sa carrière artistique il y a maintenant quinze ans. Il a pénétré dans le monde de l’art et s’est imposé sur la scène littéraire avec une aisance peu commune. Après une carrière qu’il juge sans poésie, Albert Enriquez s’est tissé un nouveau corps de métier découlant de sa passion première : l’opéra. Ainsi, d’après l’oeuvre de Pierre Dagonnot, Albert Enriquez a mis en oeuvre Le Masque de Fer, un concert lyrique présenté le 21 juin à Cannes sur la terrasse de la Capitainerie du Port Canto.

Le Cannois : Quel était votre objectif premier en écrivant des opéras ?

Albert Enriquez : Depuis quinze ans, j’écris pour mon plaisir. J’écris des livrets d’opéras, des grands opéras coûteux, des petits opéras de poche. J’aimais l’idée de favoriser l’éclosion des jeunes troupes, qui apprennent ces petits livrets et les font tourner dans les petites villes de la région et du département. J’étais très ambitieux. Mais c’est très difficile de monter un opéra, ça coûte beaucoup d’argent. Je ne suis pas du sérail, je ne connaissais personne dans ce milieu. Un jour, un producteur m’a demandé d’écrire l’opéra de la paix, mais nous n’avons jamais pu le produire par manque d’argent. Mais grâce à ça, j’ai pu rencontrer beaucoup de monde, créer des liens avec les gens du milieu.

LC : Comment êtes-vous tombé dans ce milieu artistique, après avoir fait carrière en tant qu’ingénieur et directeur d’établissement financier ?

AE : Un jour, j’ai lu le livre d’Ernest Renan, qui racontait le cantique des cantiques de la Bible. Il a mis cette oeuvre sous forme de pièce de théâtre antique. Ça m’a donné envie d’écrire un opéra. C’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier. Ça m’a beaucoup plu. Je m’aperçois que je progresse. Quand je relis des textes que j’ai écris il y a dix ans, je vois une réelle différence. L’inspiration me vient toute seule. Je pars d’une idée et je me laisse aller. Je n’ai jamais eu de page blanche.

LC : Comment avez-vous mis en place Le Masque de Fer ?

AE : On m’a demandé si je pouvais écrire un livret pour présenter le masque de fer. L’idée était d’écrire un livret de présentation qui serait accompagné de chants lyriques bien à propos, tirés du répertoire classique international. Je ne l’ai pas fait normalement, je ne l’ai pas fait en alexandrins. Les textes que j’ai écrits étaient strictement conformes, de ce que l’on connaît historiquement sur le Masque de Fer, j’ai suivi le texte du livre de Pierre Dagonnot. Ce spectacle a été présenté à Cannes. La ville a financé l’opération et nous a mis à disposition la terrasse au-dessus de la capitainerie du Port Canto. Compte tenu de la jauge autorisée, nous avons reçu 80 spectateurs, qui apparemment ont beaucoup appréciés.

LC : Quels sont vos projets maintenant ?

AE : Malgré mon âge, j’ai toujours des projets. J’écris des chansons, et mon quatorzième roman. De plus, mon premier livre devrait être édité. C’est un livre de 850 pages, sur l’histoire de Mazamet. L’éditeur veut en faire trois tomes et utiliser son relationnel pour le porter à l’écran afin d’en faire une saga. Les sagas sont à la mode parait-il -rire- ! Sinon, j’aimerais reprendre le Masque de Fer. Mais cette fois-ci, au lieu d’être accompagné par des chants lyriques traditionnels, l’idée serait de créer des chants composés pour du lyrique, chantés par des chanteurs lyriques qui articulent. J’y tiens beaucoup, j’écris de jolis textes donc j’aimerais bien qu’on les entende.

Propos recueillis par Lily Grivault

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