Accueil À la Une ANTIBES- Prix Audiberti : La nostalgie heureuse de Béatrice Commengé

ANTIBES- Prix Audiberti : La nostalgie heureuse de Béatrice Commengé

« Alger, rue des Bananiers » et l’ensemble de son œuvre ont valu à Béatrice Commengé le prix littéraire Jacques Audiberti. Depuis 1989, ce prix fondé par la ville d’Antibes récompense une œuvre inspirée, totalement ou en partie, par la Méditerranée.

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L’histoire d’une enfance heureuse, quatre générations de mémoire algérienne et une guerre violente ont séduit Marie-Louise Audiberti, Didier Van Cauwelaert et les autres membres du jury.

Le voyage comme passage par l’expérience
Après Frédéric Vitoux (Prix 2020), Sylvain Tesson, Michel Deon, Jean d’Ormesson, Jean-Christophe Rufin, Claudio Magris… et Laurence Durrell (le premier à le recevoir en… 1989), c’est Béatrice Commengéet ses voyages qui entrent en scène !Mais l’auteure de « La Nuit est en avance d’un jour », « Le Ciel du Voyageur », « Il ne pleut jamais, naturellement » ou encore de l’essai  «  La Danse de Nietzsche » ne fonctionne pas comme la majorité des écrivains. Béatrice Commengé quand elle trouve son sujet, elle déplie ses cartes et part en voyage avec son inspiration et nous emmène avec elle… en voyage ! C’est une quête de lieu, du moment, depuis 1985 à travers ses 14 livres sur les traces de Virginia Woolf, Henry Miller, Hölderlin, Rilke, Nietzsche Modiano… Ce passage par l’expérience est essentiel dans son approche de l’écriture.

Le livre qu’on aime habiter
Née à Alger, Béatrice Commengé consacre son dernier livre « Alger, rue des Bananiers » à cette ville blanche où elle a passé son enfance et le début de son adolescence, à la guerre et à sa famille. En remontant le cours d’une histoire familiale sur quatre générations, la lauréate du prix Audiberti 2021 entremêle subtilement la mémoire d’une enfance et l’histoire de l’Algérie française. Au plus près de l’esprit des lieux et parvient à donner un relief singulier au récit de cet épisode toujours si présent de notre passé. Le livre est le point de départ pour parler de cette période tellement courte selon l’auteur : « Ça n’a pas duré si longtemps. Les 130 ans de colonisation sont finis, précise-t-elle. Ce n’est pas grand-chose dans le cours de l’histoire et j’aimerais qu’on se souvienne que c’est fini ».

La nostalgie heureuse du pays et de l’enfance
Ce livre raconte une enfance en Algérie française, avec son lot d’incompréhension, de souffrances et de mensonges, qui grâce à la plume de Béatrice Commengé regorge du bonheur et de l’innocence de l’enfance, une enfance libre du poids du péché originel, qui ignore la politique et ses sombres arcanes. « C’est un livre de charme au sens premier, comme un sortilège qui vous enveloppe ! » lance Didier Van Cauwelaert. « Et cette bibliothèque dès l’entrée », s’extasie le président du Jury. « C’est tellement universel et permet qu’on se sente concerné dès la première page de cette histoire ! Un livre remarquable » selon Didier Van Cauwelaert par « ce travail de la mémoire basé sur l’absence de souvenirs ». Bref, un livre qu’on aime habiter, selon les membres du jury tous unanimes sur la question. 

L’enfance à Alger, sa famille, la guerre…
Béatrice Commengé construit « Alger, rue des Bananiers » comme des tresses. Il y en a trois. La première, l’enfance et préadolescence pleines de charme, heureuses dans cette belle ville blanche qui est Alger. La deuxième, sa famille, quatre générations de mémoire algérienne, les lieux et les êtres qui sont présents tels des fantômes qui habitent ces terres.

Et enfin la troisième, la guerre et la violence, ce moment où l’Algérie était en train de changer de destin. Il y a la violence mais aussi la vie qui reprend ! Mais Béatrice Commengé ne bascule jamais ni dans la nostalgie, si ce n’est la nostalgie heureuse, ni dans l’anticolonialisme facile très à la mode aujourd’hui.

Le Prix Jeune Audiberti à Sophie Vandeveugle
Le Prix Jeune Audiberti 2021 a été décerné à Sophie Vandeveugle, étudiante en Lettres à l’Université de Lille, pour son texte sur la condition animale, imbriquée dans le passage de l’enfance à l’âge adulte.

Depuis l’an dernier, l’association des amis de Jacques Audiberti, la Ville d’Antibes et les éditions Gallimard récompensent un jeune de moins de 26 ans, auteur d’un texte bref, original et inédit sur le thème « Écrivez musclé, écrivez avec vos poings ». C’est ce que conseillait Jacques Audiberti au jeune Claude Nougaro… Avec le succès que l’on connaît…

Sanya Maignal

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