78ème FESTIVAL DE CANNES : LE REGARD DE MATHILDE VIGNAL…… Jeudi 22 mai

Le Festival comme si vous y étiez s’enrichit du « Regard de Mathilde Vignal » sur son périple Cannois qui se déclinera du JOUR 1 de l’ouverture au Jour 10 de la clôture.

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Par Mathilde VignalPhotos Dominique Maurel

Cannes, jour 9 : un western déjanté, un thriller politique et une rencontre marquante

Neuvième Jour – Hier, j’ai vécu un moment un peu suspendu, comme seul Cannes peut en offrir. J’étais dans le Palais, sur le point de sortir, et j’ai emprunté l’entrée des artistes à l’arrière. Là, j’entends quelqu’un demander où se trouve le Pantiero et le plateau de C à vous. La personne en face ne savait pas, alors je suis intervenue pour l’orienter. Et comme elle semblait encore hésitante, je lui ai proposé de l’accompagner. C’est à ce moment-là que je me suis retrouvée nez à nez avec l’équipe du film Pile ou Face avec John C. Reilly et Nadia Tereszkiewicz… Un moment un peu hors du temps, surréaliste et magique. J’avais déjà discuté avec leur attaché de presse, donc tout s’est fait dans une atmosphère très naturelle. Et oui, j’ai même eu droit à une petite photo en bonus ! Présenté dans la section Un Certain Regard, Pile ou Face est un western singulier, à mi-chemin entre comédie absurde et chronique historique. Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte comment Buffalo Bill a tenté, à la fin du XIXe siècle, d’exporter son spectacle de cow-boys en Italie. Ce choc des cultures donne lieu à des situations cocasses, filmées avec un vrai sens du second degré. La mise en scène, volontairement décalée, joue avec les codes du western pour mieux les tordre. Tourné en 35 mm, le film arbore une patine visuelle vintage qui colle parfaitement à l’époque évoquée. Le tout est porté par un casting solide et une ambiance à la fois burlesque et mélancolique.

Les Aigles de la République : la fiction au service du pouvoir
Autre ambiance avec Les Aigles de la République, de Tarik Saleh. Le réalisateur suédo-égyptien signe ici un thriller politique aussi tendu qu’engagé. On y suit George Fahmy, célèbre acteur contraint de jouer dans un film de propagande du régime égyptien, sous peine de voir son fils emprisonné. Une mise en abyme glaçante, qui questionne le rôle du cinéma dans les régimes autoritaires. La force du film réside dans sa tension permanente, mais aussi dans la finesse de son propos : comment résister quand l’art devient instrument du pouvoir ? Fares Fares incarne avec justesse un homme tiraillé entre ses convictions et la peur de tout perdre. Un film sobre, efficace, et résolument nécessaire.

Dakota Johnson, sensible et engagée
Autre moment fort de cette journée : le talk avec Dakota Johnson dans le cadre de Women in Motion, au Majestic. J’y ai découvert une femme à la fois accessible, attentive et sincère. Elle a évoqué avec beaucoup de douceur son premier projet en tant que réalisatrice, inspiré par l’actrice Vanessa Burghardt, qui est autiste. Le film racontera le parcours d’une jeune femme autiste, et Dakota Johnson a insisté sur son souhait de raconter cette histoire avec justesse et délicatesse. Elle a aussi parlé de son engagement pour la représentation des femmes et des minorités dans le cinéma, de son envie de créer des récits plus inclusifs, plus vrais. Ce moment d’échange, à la fois intime et inspirant, m’a profondément touchée.

Entre cette balade improvisée avec une équipe de film, deux œuvres puissantes et une rencontre marquante, ce neuvième jour sur la Croisette a été riche en émotions. Cannes, encore et toujours, m’étonne.

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