Fanny Chériaux et Nicolas Bonneau l’ont bien compris et ils ont proposé une version mêlant, chants, piano, guitare, violoncelle, guimbarde même…
Une mise en scène efficace et soignée…
Mais pas que… Outre la musique, des extraits de films, des décors, et des morceaux lus particulièrement explicite, comme des images. Nicolas Bonneau interpelle par moments le public pour savoir qui a lu Monte Cristo, ou qui a eu envie d’une vengeance à la Monte Cristo, ou si tout le monde suit et si personne n’a besoin d’un résumé… La mise en scène de Héloïse Desrivières est soignée et n’évite pas des allusions au monde d’aujourd’hui, prouvant au passage que rien n’a changé depuis le 19ème siècle. Pas facile pourtant en 1h40 de résumer trois tomes et plus de 1800 pages. Mais dans Monte Cristo, « il y a tout : la vengeance, l’aventure, le suspens, le social »… Edmond Dantés est un personnage moderne, l’un de ceux que l’on a envie d’aimer et dont on attend qu’il nous venge de toutes les brimades et injustices de la vie.
Monte Cristo, le miroir de nos âmes…
Car l’œuvre d’Alexandre Dumas est comme un miroir de nos sociétés, de nos lubies, de nos vices aussi. Le roman a été publié en 1884 et « il est une description précise de certains aspects de la vie politique, économique et mondaine de l’époque… Celle d’une société dont les notables, ici un banquier, le Baron Danglars, un député, Fernand Mondego devenu Comte de Morcef, et un procureur, De Villefort, peuvent s’avérer de grands criminels ». Les deux premiers se sont associés pour faire condamner comme Bonapartiste Edmond Dantés, par jalousie et convoitise, le 3ème est sensé être un magistrat exemplaire et volontiers donneur de leçon donc la parfaite fripouille. Quant à l’aubergiste, Caderousse, il a laissé le père de Dantès, mourir de faim… Un coup de gong salue chaque vengeance accomplie. Edmond en est-il plus heureux ? A vous de nous le dire…
Pascal Gaymard