Selon Malthus, il existe selon une divergence fondamentale entre la hausse de la population et la production des ressources car leur progression respective ne suit ni le même rythme ni la même trajectoire. La croissance démographique suit une progression géométrique multiplicative, alors que les ressources croissent de manière arithmétique et additive.
Les principes de Thomas Malthus
Né le 13 février 1776 en Angleterre, Thomas Robert Malthus devient prêtre de l’église anglicane. Ses lectures sont inspirées des auteurs référencés tels qu’Adam Smith, David Hume, Condorcet, Jean-Jacques Rousseau.. Malthus s’est très vite intéressé aux problèmes économiques de son temps, d’autant que Malthus est au coeur de la tourmente sociale, il est pasteur en charge de l’assistance aux personnes dans la précarité, lui apportant ainsi un ancrage dans la réalité ; sa théorie est empirique. S’il est considéré comme un grand penseur et économiste de l’école classique, aux côtés de Smith et Ricardo, sa pensée aura une grande influence sur la pensée keynésienne, radicalement opposée à l’école classique. En 1798, Malthus publie son Essai sur le principe de la population. Dans cet ouvrage, Malthus défend l’idée que la population croit plus rapidement que les ressources. Sans intervention humaine et qu’aucun événement extérieur comme la guerre ou l’épidémie, ne vient brusquement inverser la balance, les sociétés courent à la famine.
Les solutions de Thomas Malthus
Une fois le constat de la divergence fait, Malthus va tenter d’avancer des solutions pour y remédier parmi lesquelles le contrôle démographique par les pouvoirs politico-économiques. Le constat de Malthus sera un peu critiqué mais ses solutions attireront les foudres de nombreux économistes dont Karl Marx et Friedrich Engels (Critique de Malthus). Afin de réguler la croissance démographique, Malthus expose des solutions parfis drastiques comme le prélèvement d’un impôt sur la naissance, des offres pour les couples sans enfants, l’apologie des mariages tardifs… L’idée est de créer une contrainte morale et financière pour endiguer la fertilité. Ainsi, naquit le malthusianisme qui s’est ensuite étendu plus largement : c’est l’application de toute mesure visant à résoudre le problème de la surpopulation. C’est dans cette idée malthusienne que le docteur Grégory Pincus, professeur américain diplômé de l’université Harvard, met au point en 1956 la première pilule contraceptive. La contraception peut en effet s’intégrer dans une stratégie de contrôle des naissances ou de planification familiale.
Le néo-malthusianisme de la nouvelle ère
Nous constations, après plus de deux siècles, que les Européens n’ont pas vaincu la misère par une limitation de la population. L’apparition des nouvelles technologies pour améliorer les systèmes de production agricole et le développement de la médecine ont surtout permis le recul de la natalité, l’amélioration des conditions de vie et de travail. Historiquement, c’est bien l’enrichissement des êtres humains qui les conduit à préférer une natalité plus faible. La chute de la mortalité infantile a réduit le besoin de procréer pour augmenter les chances de constituer un foyer aux effectifs conformes aux aspirations parentales. Les gains de productivité – notamment dans l’agriculture et l’industrie – ont réduit le besoin des ménages de procréer pour employer une main d’œuvre infantile. L’on pourrait alors penser que la productivité est la clef de la réduction de la pauvreté et rien n’indique qu’elle serait stimulée par une limitation de la population. Cette dernière idée prend le contre-pied des considérations économiques les plus élémentaires : Adam Smith et Ricardo rappelaient dans leurs écrits l’importance du commerce, de la division du travail et de la spécialisation des travailleurs pour permettre à une société de délivrer le plus de richesses possible, la qualité de ces processus se renforçant au rythme de l’augmentation du nombre de participants à la vie commerciale.. Soulignons par ailleurs que les pays à faible croissance économique sont soumis à la pauvreté et à la corruption en tout genre, à la prédation et à l’insécurité juridique, autant de facteurs culturels qui favorisent la pauvreté sociale..