Ce scrutin, qui a mobilisé près de 80 % des 121 617 adhérents inscrits, marque un tournant majeur pour la droite française, à la recherche d’un nouveau souffle après plusieurs années de turbulences internes et de résultats électoraux décevants.
Un résultat sans appel
La victoire de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et figure historique de la droite conservatrice, ne faisait guère de doute tant il était donné favori depuis plusieurs semaines. Le score final néanmoins, 72 629 voix contre 25 107 pour Laurent Wauquiez, confirme l’ampleur de son assise au sein du parti. Cette victoire est d’autant plus significative que la participation a été très élevée, signe d’un regain d’intérêt pour la vie interne du parti et d’un effet « Retailleau » qui a permis de tripler le nombre d’adhérents en un an.
Les premiers choix stratégiques
À peine élu, Bruno Retailleau a procédé à ses premières nominations, dessinant les contours de sa garde rapprochée. François-Xavier Bellamy, eurodéputé, a été nommé vice-président du parti, tandis qu’Othman Nasrou, son directeur de campagne, devient secrétaire général, succédant à Annie Genevard. Deux proches de Laurent Wauquiez, Nicolas Daragon et Justine Gruet, ont également été nommés secrétaires généraux adjoints, signe d’une volonté d’apaisement malgré la rivalité de la campagne. Retailleau a affirmé avoir proposé la vice-présidence à Laurent Wauquiez, mais cette version a été démentie par l’entourage de ce dernier, révélant que les tensions internes ne sont pas totalement dissipées…
Une ligne politique affirmée
Bruno Retailleau, 64 ans, issu du Villiérisme et longtemps perçu comme un conservateur « rapporté » au sein de la famille gaulliste, a su s’imposer en incarnant une ligne ferme sur les questions sécuritaires et migratoires, thèmes sur lesquels il a été omniprésent ces derniers mois. Son adversaire, Laurent Wauquiez, avait tenté de le doubler sur sa droite, allant jusqu’à citer la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, comme modèle, mais sans convaincre la majorité des adhérents.
Les défis à venir
La victoire de Retailleau ouvre une nouvelle ère pour Les Républicains, qui ambitionnent de redevenir une force centrale à droite à l’approche des élections municipales et, surtout, de la présidentielle de 2027. Frédéric Péchenard, vice-président LR d’Île-de-France, se félicite de cette victoire « nette », gage de clarté et d’unité retrouvée pour le parti. Bruno Retailleau devra désormais transformer l’essai en élargissant la base électorale du parti et en fédérant les différentes sensibilités de la droite autour d’un projet commun. Sa capacité à rassembler, à incarner l’alternative au macronisme tout en évitant les divisions internes, sera déterminante pour l’avenir des Républicains.
La Rédaction
