A part dans les médias qui saluent tous, à de rares exceptions, son discours volontaire et engagé contre la Russie de Vladimir Poutine, les Français, eux, ne veulent pas faire la guerre à la Russie et n’en peuvent plus d’entendre des milliards d’€ envoyés en Ukraine qui ne vont jamais au peuple, mais à quelques oligarques dont certains affichent des sympathies pour Bandera et le nazisme.
La France entre « dans une économie de guerre » ?!
A quelques heures du discours de Trump, le président des États-Unis, affirmant que Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, acceptait toutes les conditions pour la paix, Emmanuel Macron, lui, décide de partir en guerre tel l’un des Bidasses en folie des Charlots ! Il a affirmé vouloir faire entrer le pays « dans une économie de guerre » à l’heure où le budget a été un véritable casse-tête pour faire des économies… On se souvient des déclarations alarmistes de Éric Lombard, le ministre des finances, appelant les Français à faire encore plus d’efforts sur leur pouvoir d’achat… Quand Zelensky affirme être prêt à la paix, Macron est prêt à la guerre. Notre président est toujours en décalage par rapport aux événements. Pour satisfaire son égo, il pourrait même se payer une guerre avec la Russie, juste pour laisser une trace de ses deux quinquennats sans vision, ni projet, lui qui se vantait d’en avoir un, de projet…
Vers une Défense européenne ?
Il ne sait que gouverner par la peur ou pour appliquer la vieille recette, du « diviser pour mieux régner »… Alors dans son allocution à 20 heures ce mercredi soir, Emmanuel Macron a fait du… Macron, celui du Covid… Grâce au désengagement des Américains, les Européens se voient dans l’obligation de s’inventer une politique de défense, eux qui l’avait confié à l’OTAN… Cela se traduit dans le langage macronien ainsi, à la veille d’un sommet européen extraordinaire à Bruxelles : « ce sera un moment de souveraineté européenne, d’unité dans le soutien à l’Ukraine, mais aussi d’accélération sur l’agenda européen en matière de défense ». La présidente de la commission européenne, Ursula Von der Leyen, dans son plan « réarmer l’Europe » a proposé une dérogation à la règle des 3 % de déficit en matière de défense avec une enveloppe à hauteur de 800 milliards d’euros. Même l’Allemagne y est favorable… De source élyséenne on parle d’un prêt de 150 milliards proposé par Bruxelles : « La Commission va emprunter aux conditions du marché et donc prêter aux meilleures conditions du marché, c’est aussi ça l’intérêt ». Pour qui ?
La menace russe…
Et sans que rien ni personne ne lui demande quoique ce soit, voilà notre Macron qui déclare, le sourcil froncé tel un matamore des bacs à sable : « La Russie est devenue une menace pour la France et pour l’Europe… Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipuler les élections en Roumanie et en Moldavie, organiser des attaques numériques contre nos hôpitaux…, et tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux ». Et il conclut : « face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie ». Justement, en parlant de folie, Macron serait-il devenu fou ? La question prend tout son sens lorsqu’il nie le rapprochement entre Poutine et Trump et qu’il croit encore qu’il peut persuader le président US de ne pas appliquer de surtaxes aux produits européens alors qu’il ne représente rien aux yeux des puissants de ce monde que sont les USA, la Chine et la Russie… « Pôvre » France… Seul le centriste, Hervé Morin, ex-ministre de la Défense semble encore avoir toute sa tête et sa raison sur l’intervention ubuesque qualifiée « de discours inutilement et excessivement inquiétant ». Macron semble être un président aux abois qui voit « son » monde s’écrouler et qui ne sait plus comment rester au centre du jeu…
Pascal Gaymard
