Mais que ce soit la religion, la chanson, la mode ou bien sûr le football, les figures emblématiques de disparus qui ont créé leur légende témoigne d’un temps révolu, d’un présent douloureux et des avenirs des plus sombres.
Mgr Bernard Barsi…
Côté Vatican et des catholiques, Mgr Bernard Barsi était le Père de l’église apostolique de Monaco. Il y a exercé son mandat durant 20 ans, lui le Niçois si attaché à cette terre du Sud-Est… C’est lui qui aura célébré les funérailles du Prince Rainier III et plus réjouissant, c’est encore lui qui a marié le Prince Albert II avec Charlène. Il sera celui qui baptisera les deux enfants du couple princier, Jacques et Gabriella. Mais Monaco ne résume pas sa vie d’ecclésiaste, il avait exercé auparavant son magistère à Drap, Cantaron, La Trinité, St Etienne de Tinée, jusqu’à Rennes… Il n’avait pris sa retraite qu’en 2020…
Linda de Suza…
Que dire encore de cette fervente catholique qu’a été Linda de Suza, la petite portugaise fille-mère, qui est devenue l’une des plus grandes figures populaire de la chanson française dans les années 80. Elle aura vendu plus de 40 millions de disques. De ses débuts avec « Le Portugais », elle explosera après un passage chez Drucker dans Champs Elysées et son « Tiroli, Tirola », « Un enfant peut faire chanter le monde », ou « Chuvinha » (Petite Pluie). La cause de son décès ? Une insuffisance respiratoire elle qui était une infatigable fumeuse. Son livre autobiographique, « La Valise en Carton », est inscrite à tout jamais dans l’inconscient collectif.
Vivienne Westwood…
La mode également a perdu l’une de ses icônes avec Vivienne Westwood, égérie Punk avant de devenir figure emblématique du chic londonien. Jeune, elle était proche du célèbre groupe punk, « Sex Pistols » via leur manager, Malcolm McLaren, son compagnon avec lequel elle va se lancer dans la mode. Sa longue crinière rousse a hanté les défilés de mode du monde entier. Excentrique for ever, elle aimait les rixes, défendre des idées, choquer aussi. L’environnement et Julian Assange ont été ces deux derniers grands combats. La chanteuse de Pretenders, Chryssie Hynde a déclaré : « Le monde est déjà un endroit moins intéressant»… sans Westwood.
Et le Roi Pelé…
Et puis, celui qu’on avait fini par croire immortel, celui que tous les footballeurs avaient pris pour référence, celui que tous les Brésiliens vénèrent comme leur Roi, Edson Arantes do Nascimento dit Pelé est mort. L’homme aux 1363 et aux 1281 buts a tiré sa révérence, un dernier dribble, un ultime coup de tête… Il aura été fidèle qu’à un seul club, Santos FC où il aura joué presque 20 ans (1956-1974), dès ses 15 ans… Interdit de transfert car considéré comme un « Trésor National », il finira sa carrière à New-York aux Cosmos Galactics, pour 3 ans, de 1975 à 1977. Auparavant, il aura gagné trois Coupe du Monde, l’une en 1958 où en mondovision pour la première fois, les spectateurs découvrent un phénomène qui donne au football, ses lettres de noblesse. Il deviendra le plus populaire de la planète voire le succès de la dernière coupe du monde. En finale, le petit roi de 17 ans marquera un doublé comme en demi-finale face à la France de Fontaine et Kopa (5 à 2). Devant la Suède, pays hôte, il entrera dans la légende avec toujours la même punition, 5 à 2… En 1962, il récidive mais il doit abandonner ses coéquipiers, blessé à l’aine contre la Tchécoslovaquie. Mais c’est en 1970 au Mexique, lors de la finale contre l’Italie (4 à 1) qu’il va devenir le Roi et une légende. Son but de la tête est devenu une scène culte. Sa passe décisive pour Carlos Alberto qui scelle le 4 à 1, un modèle du genre. Certains avec justesse se pose la question : le football existait-il avant Pelé ? Sans doute mais il n’était pas un Art… Personne ne l’égalera jamais. La vie elle-même ressemble à un rêve. Outre sa carrière mémorable de footballeur, il a eu 7 enfants reconnus dont 5 issus de deux mariages, il a été ministre des Sports du Brésil, il a chanté, fait du cinéma… Petit par la taille, 1m72, il était doté d’une vitesse balle au pied, d’un sens du dribble, d’une technique éblouissante. Son intelligence n’avait d’égal que sa gentillesse et sa noblesse d’âme. Le Roi est mort, vive le Roi ! Mais qui le remplacera ?
Pascal Gaymard
