HOMMAGE – Robert Badinter : Mort d’un grand humaniste

Robert Badinter, L’ancien garde des Sceaux, Robert Badinter, est décédé dans la nuit du 8 au 9 février 2024 à l’âge de 95 ans.

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Un hommage national lui sera rendu mercredi prochain, place Vendôme, a annoncé l’Elysée, lieu où siège le ministère de la Justice.

Celui qui a aboli la peine de mort en 1981

Son nom restera à jamais associé à l’abolition de la peine de mort suite à l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand. A l’époque, plus de 60% des Français étaient contre cette abolition estimant que pour les meurtres les plus odieux, elle restait nécessaire. Mais le nouveau Garde des Sceaux n’en a cure. Il montera, le 17 septembre 1981 à la tribune de l’Assemblée Nationale pour défendre son texte dans un discours désormais célèbre fustigeant que « la France soit le dernier pays d’Europe à n’avoir pas aboli »… et d’ajouter : « Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ». Les hommages affluent tant à gauche qu’à droite avec toujours les mêmes mots : « figure emblématique de la Justice », « défenseur infatigable des droits de l’Homme », « figure du siècle », « conscience républicaine de l’esprit français »…

Le déclic du procès Patrick Henry

Après l’exécution en juin 1972 de Roger Bontems et de Claude Buffet, Robert Badinter, avocat du second qui n’était que complice et n’avait pas porté les coups de couteaux mortels lors de la sanglante prise d’otages de la prison de Clairvaux, décidera de faire du combat contre la peine de mort, son sacerdoce. Il défendra tous ceux qui risquent l’ultime châtiment. D’où l’affaire Patrick Henry… Au début de l’année 1976, le présentateur du Journal de 20h sur TF1, Roger Gicquel lance sa célèbre phrase : « la France a peur ». Le corps du petit Philippe Bertrand, 7 ans, vient d’être découvert dans la chambre de son ravisseur, Patrick Henry, qui espérait soutirer une rançon à ses parents. En transe, Robert Badinter transforme le procès de Patrick Henry en plaidoyer contre la peine de mort. L’intéressé échappera à la guillotine qui lui était promise.

Le défenseur des homosexuels

Robert Badinter a mené d’autres combats comme celui de la dépénalisation de l’homosexualité en France. Cet humaniste, que pensait-il du nouvel élan donné à l’antisémitisme suite au pogrom du 7 octobre en Israël par les terroristes du HAMAS, terroristes islamistes qu’il a aussi toujours combattu… Et Jean-Luc Mélenchon qui parle de lui comme un « être lumineux », ferait bien de s’en inspirer un peu dans ses déclarations justement à propos de sa négation du pogrom du 7 octobre… Robert Badinter aura été d’une loyauté sans faille envers François Mitterrand même lorsque ce dernier sera attaqué sur ses faits de collaboration avec notamment une Francisque décernée par le gouvernement de Vichy. Aujourd’hui, encore 50% des Français souhaitent le retour de la peine de mort surtout après les attentats terroristes islamistes qui ont coûté près de 400 victimes en France.

Pascal Gaymard

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