Creditphoto@Gala G
Elle vivait un amour passionnel avec son assassin depuis de nombreux mois et tout l’entourage de l’actrice, la disait très amoureuse. Pour lui, elle a quitté Samuel Benchetrit, pour elle, il a laissé la mère de ses deux enfants, Krisztina Rady qui jouera un rôle primordial à venir.
Une actrice extraordinaire…
Marie Trintignant, c’était la douceur incarnée, une voix de velours, un charisme indéniable, bon sang ne saurait mentir… Je l’avais interviewé deux fois, la première à Cannes pour LE CRI DE LA SOIE, un très beau film d’Yvon Marciano (1996) avec Sergio Castellitto. Elle y était rayonnante dans ce film retraçant la passion pour la soie d’une femme amoureuse de son psychiatre… La deuxième, c’était à Nice au Théâtre National pour la lecture avec son père, Jean-Louis Trintignant autour des écrits érotiques d’Apollinaire. Elle y était toujours formidable ce qui lui avait valu une belle ovation. Marie Trintignant faisait partie de ces cadeaux du ciel, ces actrices qui lorsque vous les questionnez vous font croire que la vie est belle, qu’elle mérite d’être vécue, qu’elle est un beau voyage… À l’écran, elle était aussi l’héroïne de BETTY, réalisé par Claude Chabrol, ou encore Lulu dans UNE AFFAIRE DE FEMMES.
Pas de trace de drogue, seuls 3 verres de whisky…
Un soir à d’août 2003, à Vilnius (Lituanie), elle et son compagnon se disputent alors que le téléfilm de sa mère, sur COLETTE est presque à son terme. Ce qui a déclenché la crise, un simple SMS de Samuel Benchetrit reçu dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, son ex et réalisateur de JANIS ET JOHN à propos de la future promo du film : « Je t’embrasse petite Janis »… Elle joue aux côtés de François Cluzet, également l’un de ses ex-compagnons et père de leur fils, Paul. Ce que le public ignore, c’est que l’artiste qui l’accompagne, un certain Bertrand C., chanteur du groupe Noir Désir, que nous nommerons « la chose », outre le fait qu’il donne volontiers des leçons à tout le monde y compris à Messier, patron de son label, est un jaloux maladif, violent de surcroît. Alors il la frappe très violemment et la laisse pour morte, elle décèdera trois jours après d’un œdème cérébral.
Le témoignage de Krisztina Rady
Dès l’annonce de son décès, les réflexions vont bon train avec des excuses pour l’agresseur, drogue, alcool… Or, le rapport toxicologique est formel : pas de traces de drogue et seulement trois verres de whisky pris chez un assistant du film. Alors, aucune excuse sur le manque de discernement ! Alors pourquoi les 8 années de prison transformées en seulement 4 ? À cause du témoignage de son ex-femme, Krisztina Rady, qui assure que la chose n’est pas violent et qu’il ne l’a jamais frappé, un témoignage controversé par la suite… Elle assure vouloir le reprendre avec elle à sa sortie de prison. 4 ans plus tard, ce sera le cas, la chose la battra à nouveau et Krisztina Rady se pendra… Il faut se souvenir que l’assassin a asséné 19 coups à l’actrice, dont quatre au visage, selon les légistes, qui remarque aussi de nombreuses blessures aux jambes, sur le bas du dos, le ventre et les bras de la victime. La chose s’est acharnée sur elle, la laissant pour morte…
5 heures d’attente fatale…
Marie Trintignant tombe inanimée sur le sol et l’agresseur la porte jusque dans son lit. Dans la nuit, la chose appelle Samuel Benchetrit en minimisant les faits assurant qu’il l’aurait simplement « giflée ». Le réalisateur lui demande alors d’aller vérifier si elle va bien mais la chose lui dit qu’elle ne se réveille pas… La chose appelle alors le frère de l’actrice, présent, sur le téléfilm, Vincent qui le rejoint vers 4h30 du matin. À 7h15, ce dernier contacte les secours. Mais entre-temps, plus de cinq heures se sont écoulées… car l’assassin dissuade Vincent d’appeler les secours… 5 longues heures probablement fatales. Que la chose en appelle à une injustice car il ne peut plus être chanteur, est juste insupportable, face à la perte de cette belle vie humaine. La chose, cet assassin devrait être toujours en prison ! Marie, ici, on pense toujours à toi…
Pascal Gaymard