L’objectif des Missions Locales est d’accueillir les jeunes de 16-25 ans qui ne sont plus scolarisés (qu’ils soient « décrocheurs » ou diplômés sans travail) dans le but de faire un point sur leur parcours de vie et de les accompagner dans la définition d’un projet professionnel. Comme le précise Delphine Barthelemy, directrice de la Mission Locale Antipolis, « l’accompagnement intervient sur tous les champs d’insertion sociaux et professionnels, cela va de l’emploi et la formation jusqu’au logement, la culture, la citoyenneté, ou encore le sport ».
Dans le contexte actuel, où les conditions de vie de beaucoup de jeunes se sont dégradées, l’État a décidé de leur venir en aide avec la mise en place du plan #1jeune1solution. Les Missions Locales ont ainsi renforcé, dans le cadre de ce plan, la plupart de leurs mesures déjà existantes…
Le renforcement des mesures d’aides aux jeunes
Alors qu’avant la crise, l’aide maximum pour le recrutement d’un jeune alternant en entreprise était de 3000€, celle-ci atteint désormais les 8000€ pour les plus de 18 ans et 5000€ pour les 16-18 ans. Autre mesure, le Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA) offre une allocation de 497€, six fois dans l’année, à certains jeunes pour les accompagner sur une durée de deux ans. L’année dernière, cette allocation n’était versée que trois fois… Différents types de « contrats aidés » (Contrat initiative emploi, Parcours emploi compétence et Emplois francs) sont aussi proposés pour recruter des jeunes avec des parcours particuliers. La crise a également permis d’assouplir les conditions d’accès à certaines de ces aides afin d’atteindre de plus en plus de personnes.
Et le succès est visible ! La Mission Locale Antipolis accueille quelque 3000 jeunes par an, dont 1000 en « premier accueil », et son activité est en nette augmentation depuis quelques mois. Selon Delphine Barthelemy : « Sur L’année 2020, on a accueilli plus de 1000 jeunes, en premier rendez-vous, et là, on était déjà à 209 sur deux mois ». La directrice du centre ajoute que le nombre de « premier accueil » en décembre 2020 était « deux fois supérieur » à ceux de 2019 à la même période. L’augmentation de la demande de rendez-vous des jeunes est une manière concrète de mesurer l’impact de la crise sur cette génération.
Une détresse psychologique
Si le niveau de santé mentale est peut-être plus difficile à mesurer, «il est clair que la détresse psychologique des jeunes est bien présente. Il y a pas mal de conseillers qui l’ont fait remonter. Elle a émergé aux côtés de cette précarité énorme que l’on retrouve chez certains », explique Delphine Barthelemy. Or, même s’ils peuvent évidemment leur parler -et certains jeunes viendraient d’ailleurs « juste pour cet échange »-, les conseillers des Missions Locales ne sont pas psychologues. Ceux qui en ont vraiment besoin sont redirigés vers le Point Accueil Écoute Jeune (PAEJ) à Antibes ou vers le Pass Santé Jeunes où des psychologues sont spécialisés dans cet accueil.
Quoi qu’il en soit, tous les concernés peuvent prendre contact avec la Mission Locale de leur communauté d’agglomération. Six différentes antennes sont réparties sur le seul territoire de Sophia-Antipolis. Dans chaque local, des conseillers sont présents pour informer et accompagner ceux dans le besoin, au travers des différentes aides qu’ils peuvent recevoir. Il suffit d’oser pousser la porte…
Gaetan Tringham
