Ce dernier a mis 10 ans pour réaliser FRÈRES D’ARME, il s’est livré au Petit Niçois sur cette aventure. Le film sort sur les écrans le 14 juillet, notamment au Mercury de Nice.
Le Petit Niçois : Pourquoi 10 ans pour faire votre film ?
Sylvain Labrosse : Le déclencheur a été un danseur croate, Emil Metesik que j’ai rencontré il y a 10 ans et qui a donné lieu à un moyen métrage. À l’époque, c’était l’histoire d’un tueur à gages qui habitait ensuite dans la demeure de ses victimes. Entre-temps, le producteur a changé et le sujet a évolué. J’ai obtenu l’aide à l’écriture d’un Atelier de cinéma européen. Si l’idée des deux frères venant des Balkans a été conservée, toute l’histoire s’en est trouvée modifiée. Le projet aurait pu se faire en 2015 mais finalement, il a débuté en 2017.
LPN : Le casting a-t-il été important ?
SB : Oui, beaucoup. Les producteurs voulaient un acteur qui puisse porter le film. Vincent Rottiers s’est immédiatement imposé. Il voulait jouer l’aîné et pas le cadet. Ce dernier a été plus long à trouver. J’ai finalement opté pour Kevin Azaïs… À aucun moment, Vincent ne m’a influencé. Quand je lui ai annoncé le nom de son petit frère, il a souri. Je ne savais pas alors qu’ils étaient demi-frères dans la vraie vie. Ils sont instinctifs tous les deux, ils répètent peu. Tout se passe sur le plateau. Ils n’aiment pas les temps morts et les longues attentes qui sont souvent le quotidien du comédien de cinéma. Par contre, Pauline Parisot avait besoin de répéter pour se rassurer.
LPN : Est-ce que cela a été un tournage difficile ?
SB : Comme je vous l’ai dit, le casting a été long et complexe mais il y avait aussi plusieurs lieux, des bateaux, des pays différents. En moyenne, nous avons fait trois prises maxi. Les comédiens ont été payés au minimum. Vincent disait souvent : « On ne fait pas ce film pour les Dollars mais pour l’Art ». Une sortie 4 ans après, beaucoup auraient lâché l’affaire, pas Vincent ni Kevin. Il existe une vraie relation entre les deux, ils sont très respectueux l’un envers l’autre. Le tournage a été très court, 21 jours…
LPN : Les moments heureux avec le film ?
SB : Le tournage, même s’il a été court, que j’aurais bien signé pour 10 jours de plus. Mais du coup, il y a une vraie énergie, comme une urgence. Nous avons aussi obtenu deux aides régionales, de Bretagne et des Pays de la Loire. Sans elles, le film n’aurait pas vu le jour. L’avance sur recettes nous a été octroyée mais après réalisation seulement. Et puis, bien sûr, le Prix du Public au Festival des Champs-Élysées. Un grand moment.
LPN : Des projets ?
SB : Je voudrais réaliser un film sur un drame familial. Le titre devrait être LES INCASABLES ou INCASABLES. Un ado asocial et son père, nous en sommes qu’au stade de l’écriture.
Propos recueillis par Pascal Gaymard