C’est une nouvelle qui n’en est pas une, nous savions depuis quelques semaines qu’il était impossible d’organiser le premier Festival de cinéma du monde pour mai. Il faut au minimum 2 mois de préparation pour mettre en place une telle manifestation, ce qui aurait débuté en mars, période où a priori, nous serons reconfinés.
En déplaçant le Festival de Cannes à début juillet, Thierry Frémaux se donne de l’air et les moyens de son organisation à partir de mai en spéculant sur une vaccination exponentielle. Comme à la Mostra de Venise l’an passé, les « gestes barrière » devraient être respectés tout comme la « distanciation sociale » avec des places forcément limitées dans les salles. Sera-t-il tout de même possible pour les Festivaliers de travailler et de voir les films en temps et en heure ? Gageons que les organisateurs sauront s’adapter et faire en sorte que le Festival de Cannes se déroule dans les meilleures conditions. Deux autres dates ont été retenues à savoir la dernière quinzaine de juillet ou la dernière quinzaine du mois d’août.
Car il ne faut pas se voiler la face, une annulation, une deuxième année consécutive serait une vraie catastrophe pour le monde de cinéma déjà au bord du suicide. Les distributeurs américains notamment développent leurs plateformes… Quel avenir pour la salle obscure ? L’incertitude n’a jamais été aussi grande pour le monde cinématographique qui vit sa plus grave crise de son histoire centenaire.
Thierry Frémaux avait envisagé de rallonger de deux jours un Festival qui croule sous les films de qualité. Nombre de réalisateurs ont préféré retarder la sortie de leurs films pour être présents à Cannes 2021. Nous savons déjà quelques noms qui devraient être en Compétition Officielle en juillet prochain : Léos Carax avec ANNETTE, Wes Anderson et THE FRENCH DISPACH, ou encore BENEDETTA de Paul Verhoeven. Spike Lee devrait en être le président de cette 75e édition.
Pascal Gaymard
