CINEMA- Frédéric Cerulli : « ENVOL est un film sur l’amour»

En 10 ans, Frédéric Cerulli, journaliste reporter d’images, a fait 4 films avec toujours une économie de moyens qui est inversement proportionnelle à son ambition.

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De là, une œuvre qui se construit avec la louable intention de se renouveler à chaque film. De l’expérimental THANATOS en 2011, il est passé à un drame, INAVOUABLES en 2013, à un thriller montagneux dans HELP, et aujourd’hui à une comédie dramatique avec ENVOL qui lorgne à nouveau du côté de la morgue, un lieu béni pour lui. Le film est prévu en sortie nationale le 12 janvier 2022.

Le Petit Niçois : Comment est venue l’idée de ENVOL ?

Frédéric Cerulli : J’ai perdu un ami, Raphaël, auquel le film est dédié. J’ai dû faire appel à une entreprise de pompes funèbres, Envol, et c’est devant la façade que l’idée du film m’est venue. L’inspiration a été fulgurante et en 10 jours le scénario était bouclé.

LPN : Quel rapport entretenez-vous avec la mort ?

FC : Je dirai plutôt mon rapport à la vie. La mort, nous y allons tous. Ma relation est plutôt positive face à la mort, elle n’est pas noire, apaisée je dirais. Souvent, on dit qu’un réalisateur fait toujours le même film toute sa vie mais avec des points de vue différents.

LPN : De quoi avez-vous peur alors ?

FC : La peur de faire du mal à ceux qui restent. J’ai une croyance en l’univers, en l’intuition, au ressenti, à l’expérience, je crois que nous sommes guidés. Nous avons tous une petite voix qui nous fait avancer. Chacun sa sensibilité. Quand les astres s’alignent, tout devient possible. En fait, je crois en l’Amour.

LPN : Qu’est-ce que cela signifie ?

FC : Dans ENVOL, ce sont les liens familiaux qui sont les plus forts. Même dans les situations les plus catastrophiques, l’Amour peut nous sauver, c’est notre 5ème élément. Le droit d’avoir une seconde chance, de pardonner, de croire à la roue qui finit toujours par tourner. ENVOL est un film sur l’Amour, les liens, la colère…

LPN : Et votre casting ?

FC : Il s’est fait en plusieurs fois. Pierre Santini m’a été suggéré par Marc Duret qui a été le premier à rejoindre le film. Il en est le pivot. Lors de la première semaine de tournage en mars 2020, je n’avais pas André Ferréol, Bruno Putzulu, Emma Colberti, Pascal Légitimus… Ils sont tous venus après, lorsque l’on a repris le tournage en juin pour 6 semaines. Il y a eu des conjonctions incroyables. Par exemple, Pascal Légitimus est le beau-fils de Pierre Santini et je ne le savais pas… Tous ont aimé le script. Un casting, c’est comme un puzzle qui se met en place.

LPN : Quel film avez-vous voulu faire ?

FC : Un film positif, que personne ne meure. J’ai dû me faire violence. McKenzie est le plus vivant des morts.

LPN : Et le montage financier ?

FC : Nous avons fait surtout appel à des fonds privés. J’ai moi-même mis de l’argent dans le projet, mon producteur aussi. Nous n’avons pas eu de pré-achat TV, il est en attente. Nous avons une copie en français et une autre version sous-titrée en anglais.

LPN : Quels lieux pour le tournage ?

FC : Tout a été fait ici dans les Alpes-Maritimes. Entre Cagnes-sur-Mer, Mandelieu-la-Napoule, Grasse, Cannes, et Pégomas. Tous mes films sont tournés dans notre région, les plans extérieurs comme intérieurs. C’est mon ADN.

LPN : Votre prochain film ?

FC : J’ai deux projets qui sont bien avancés. L’un avec Tchéky Karyo et Julie de Bona, un thriller qui se passe dans un ascenseur qui s’appelle, Le rêve de Pablo, l’autre est une romance avec Olivier Marchal et Ariane Ascaride, Le Printemps de Meryl, qui se veut un hommage à mon film préféré, Sur la Route de Madison…

Propos recueillis par Pascal Gaymard

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