Sur le papier, tout le monde s’accordait à dire que Nice avait de bons joueurs mais la première partie du championnat a laissé poindre bien des faiblesses, force est de constater que depuis que Didier Digard a pris les rênes de l’équipe, son visage a changé.
« Les Niçois étaient plus forts que nous »
Avant le match, qui aurait donné un kopeck sur les chances de Nice face au dauphin du PSG ? Un match nul était espéré pour maintenir l’invincibilité de Digard comme entraîneur, mais de là à pronostiquer la victoire ? Certains pourtant y croyaient dont nous-mêmes suite au match parfait réussi face à Lens, 3ème. Et cette victoire ne doit rien au hasard, l’entraîneur de l’OM, Igor Tudor, l’a dit : « Ils étaient plus forts que nous » comme son homologue de Lens, Franck Haise l’avait avoué quelques jours plus tôt… Toute l’équipe est à féliciter avec un seul bémol qui perdure, le poste d’arrière gauche : Melvin Bard, le maillon faible. Tout est passé par son côté, les Marseillais ne s’y trompant pas. Et il a accumulé les erreurs (9’, 17’) avant de se reprendre. Puis, il y a Schmeichel qui semble retrouvé ses sensations de match en match avec 4 parades de choix (17’, 22’, 71’, 84’) dont une belle au sol face à Under. Sur le but de Malinovsky, qui avait remplacé Vitinha (acheté 32 ME par l’OM) transparent à la pause (46’), il n’a rien pu faire, sa frappe trouvant la lucarne. Ramsey avait été devancé sur cette action mais dans l’ensemble, il a signé une prestation sérieuse. Quand à Thuram, il aurait dû cadrer ses tentatives (3’, 65’) pour être dans les hommes du match.
Laborde, Dante, Todibo…et Moffi Diop, Youssouf, Lotomba…
Vous l’aurez compris, tous les autres ont été phénoménaux. Osons Moffi qui a prouvé qu’il était taillé pour notre championnat et qui a multiplié les appels, le jeu dos au but, la profondeur, et qui a été à l’origine du 2ème but Niçois. Les Marseillais ont dû bien regretter qu’il ait choisi la Promenade des Anglais plutôt que la Canebière… Diop, lui, a enfin marqué son 1er but en Rouge et Noir en reprenant de la tête, un dégagement de Lopez, le goal Olympien, suite à une frappe de Laborde. Youssouf a encore prouvé sa valeur et son calme, lui qui est habitué aux grosses ambiances du championnat Turc. Au Vélodrome, il n’a pas été dépaysé même s’il a pris un carton à la 59’ ce qui n’a en rien réduit son activité. Quant à Lotomba, il est transformé au point de faire oublier Atal, toujours blessé. A droite comme à gauche, il est là, en défense comme en attaque, voir son tir à la 75’… Enfin, les hommes du match sont au nombre de trois : DANTE qui a été encore une fois exceptionnel d’autorité, TODIBO autre patron de la défense qui mériterait l’équipe de France pour remplacer le retraité Varane, et LABORDE, auteur d’un but par match et qui a donné une passe décisive à Diop. Il est partout, combatif jusqu’à l’épuisement, remplacé à la 82’ par Brahimi qui a marqué sur une passe d’un autre entrant, Antoine Mendy, 2ème passe décisive en deux matchs pour ce jeune Aiglon (18 ans) à peine sorti du centre de formation…
L’Europe à 6 points…
Les choix de Didier Digard se sont tous avérés payants. Jusqu’où va-t-il mener cette équipe ? Les Niçois se prennent à rêver d’autant que le Gym va recevoir deux fois, Ajaccio puis Reims avant d’aller à Monaco, soit trois matchs à domicile… Et si c’était trois victoires à la clé ? L’OGC Nice se reprend à avoir des ambitions, avec une 5ème place qui n’est plus qu’à 6 points de Rennes battue à domicile face à Lille, elle-même battue par Nice 1 à 0… Et pourquoi pas une victoire en Coupe d’Europe Conference ? Tout est permis avec cette équipe de morts de faim qui semble s’être trouvé une identité, un collectif, et une envie de gagner ensemble. ISSA NISSA !
Pascal Gaymard
