THÉÂTRE DE GRASSE – Jeanne Cherhal : L’énergie des mots, la force des gestes !

Parfois, des rencontres changent nos vies et celle à Lyon de Jeanne Cherhal avec Thierry Frémaux, en fait partie. Et la voilà au Théâtre de Grasse…

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Le délégué général du Festival de Cannes qui dirige l’Institut Lumière avait invité Jeanne Cherhal à chanter la chanson du Parrain au piano devant le plus grands des réalisateurs, Francis Ford Coppola… et 3000 spectateurs.

Du Parrain à Jésus en passant par Philippe Sarde…

De cette première collaboration est née l’idée d’un tour de chant sur les musiques de films dont Jeanne Cherhal raffole. Il n’y a pas de hasard… Encore fallait-il sélectionner les dits thèmes parmi la foultitude du cinéma mondial. Jeanne Cherhal y est allé de sa vision, de ses envies, de ses amours. Du Jésus revient de La vie est un long fleuve tranquille à Piensa Mi de Pedro Almodovar (Talons Aiguilles) en passant par le Porque te Vas chez Carlos Saura, Jeanne Cherhal s’amuse et joue avec le public. La Chanson d’Hélène, hommage à Romy Schneider, ces actrices qu’elle aime tant, lui permet de faire retrouver pour l’occasion la voix inimitable d’un Piccoli. Pour elle, impossible d’imaginer un tour de chant cinématographique sans Philippe Sarde qu’elle adore et à qui elle consacre deux thèmes dont celui dont elle est fan de L’Horloger de Saint Paul.

Du Pull Marine d’Adjani au Tourbillon de la vie avec Céline…

Mais Jeanne Cherhal sait s’extraire du carcan imposé du cinéma pour revisiter la chanson du Pull Marine qu’un certain Gainsbourg avait écrit pour une certaine Adjani. Pas dans un film et « On s’en fout ! », lance la belle interprète. Dans sa robe noire courte vêtue, elle sait charmer son public, l’interpellant et le faisant même participer lorsque Céline, une spectatrice, se porte volontaire pour interpréter avec elle, Le Tourbillon de la Vie de Jeanne Moreau dans Jules et Jim. Elle rebondit avec Peau d’Ane pour rendre hommage à l’association Demy/Legrand… et pour finir par Peur sur la Ville et Bébel qui hantera longtemps le spectateur qui aura jugé que 1h20, c’est trop court.

Son idole : Véronique Sanson

Nous aurions aimé entendre Fellini et Nino Rota avec par exemple, Huit et demi, mythique. Il faut dire que le passage dans l’après-midi au Lycée Amiral de Grasse pour échanger avec les élèves avait peut être un peu émoussé sa voix. Mais quelle énergie ! Quel tonus ! Quel humour aussi ! Une vraie interprète qui adore Véronique Sanson son idole dont elle a repris l’intégrale de Ma Révérence, entendu dans Toute une Nuit de Chantal Ackerman. Quel bon moment avons-nous passé au Théâtre de Grasse qui affichait complet avec cette grande dame qu’est Jeanne Cherhal ! On en redemande…

Pascal Gaymard

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