CINEMA : Spike Lee, Président du 73e Festival de Cannes

Après Alejandro Gonzalez Inarritu, ce sera Spike Lee qui présidera la 73e édition du plus prestigieux Festival de cinéma du monde.

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C’est la première fois qu’un afro-américain se retrouve à cette place ce qui rend l’intéressé « à la fois heureux, surpris et fier ». Pour justifier leur choix, le délégué général, Thierry Frémaux et le président, Pierre Lescure, ont fait une déclaration commune : « Le regard de Spike Lee est plus que jamais précieux ». Sans doute font-ils allusion à la situation politique des États-Unis où Donald Trump brigue un second mandat. Spike Lee a été l’un de ses plus féroces opposants. Dans son dernier film, « Blackkklansman », il dénonçait les dires et les méthodes du Ku Klux Klan infiltré par un policier Noir ce qui est une histoire vraie… Cela lui avait valu en 2018, un Grand Prix du Jury mais aussi un Oscar du Meilleur Scénario aux Oscars. Il est vrai que la filmographie du gosse d’Atlanta est des plus élogieuse avec « Nola Darling n’en fait qu’à sa tête » (1986), « Do The Right Thing » (1989), « Mo’Better Blues » (1990), « Malcolm X » (1992), « Girl 6 » (1996)… Dans ce dernier film, il avait fait jouer Quentin Tarantino avec lequel il se fachera un peu plus tard. Et là, force est de constater que Spike Lee se fourvoie. Il accuse Tarantino de trop utiliser les mots « nègre » ou « negro » dans ses films, notamment « Reservoir Dogs », « Jackie Brown » « Pulp Fiction » ou « Django Unchained ». L’acteur Noir, Samuel L. Jackson, ami des deux, a dû intervenir pour défendre Tarantino, estimant que l’emploi de ces termes dans ces contextes n’est pas offensant d’autant que Jackie Brown est un superbe film rendant hommage aux films Blackploitation ». On est bien d’accord avec lui. ! Il faudra voir si Spike Lee sera un président militant où s’il saura écouter les autres membres du Jury pour nous fournir un superbe palmarès comme l’avait fait Pedro Almodovar en 2017…

Pascal Gaymard