78ème FESTIVAL DE CANNES : LE REGARD DE MATHILDE VIGNAL…… Dimanche 18 mai

Le Festival comme si vous y étiez s’enrichit du « Regard de Mathilde Vignal » sur son périple Cannois qui se déclinera du JOUR 1 de l’ouverture au Jour 10 de la clôture.

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Par Mathilde VignalPhotos Dominique Maurel

Cannes, jour 6 : Nouvelle Vague, un souffle libre et joyeusement cinéphile

Sixième jour sur la Croisette, et je dois dire qu’un film m’a profondément marquée et a enchanté toute ma journée : Nouvelle Vague de Richard Linklater, présenté en sélection officielle.

Nouvelle Vague de Richard Linklater : un hommage vivant au cinéma d’antan

Le film retrace la genèse du tournage de À bout de souffle de Jean-Luc Godard, et plus largement l’émergence de la Nouvelle Vague. Mais plutôt qu’un simple biopic ou un hommage figé, c’est une œuvre vivante, cinématographique dans le fond comme dans la forme. Pour moi, c’est un bijou. J’ai adoré. Si vous avez l’occasion de le voir à sa sortie, foncez ! C’est à la fois léger, passionné, brillamment mis en scène.


Et là, on est clairement dans ce cinéma d’antan, celui qui avait un raffinement qu’on retrouve peut-être moins aujourd’hui : une esthétique soignée, des dialogues ciselés, un charme élégant. Godard, c’était la spontanéité du moment, peu de prises, pas de réflexion sur le texte pour éviter une interprétation figée. Ce que Linklater capte merveilleusement ici, ce n’est pas seulement une époque ou une école, mais une manière d’habiter le cinéma avec liberté et audace.


Linklater filme en noir et blanc, au format 4:3, avec des dialogues en français. On y retrouve Paris des années 60, les hésitations de Jean Seberg, l’impertinence de Jean-Paul Belmondo, et l’effervescence créative d’une époque où tout semblait possible. Il recrée l’ambiance, mais surtout l’esprit d’insoumission, de légèreté grave, de liberté absolue.


Ce que j’ai aimé, c’est que le film ne cherche pas à imiter Godard. Il s’en inspire, bien sûr, mais pour construire quelque chose d’autre : une œuvre à part entière, un objet de cinéma pur, vivant, inventif, un peu irrévérencieux, un peu rêveur, totalement habité comme l’était la Nouvelle Vague elle-même à son époque. C’est intelligent, élégant, exaltant. Un film qui donne envie de tourner, d’écrire, d’aimer, d’essayer.

Nouvelle Vague n’est pas seulement un film sur le passé, c’est une invitation à retrouver l’élan, la fraîcheur, l’audace du cinéma. Une œuvre qui rappelle que le septième art est vivant, mouvant, et qu’il suffit parfois d’un souffle pour le réinventer.


J’espère vraiment que le jury le verra comme je l’ai vu : une proposition forte, sincère et pleine de style. Un souffle. Une promesse.

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