77ème FESTIVAL DE CANNES : ANORA, Palme d’Or surprise…

Pas de MEGALOPOLIS, pas de LIMONOV, pas d’AMOUR OUF, ce palmarès de cette 77ème édition du Festival de Cannes n’était pas le nôtre.

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Si MEGALOPOLIS avait et aurait dû être récompensé, nous aurions oublié tout le reste mais que pouvions-nous espérer de ce Jury que ce type de résultat ?

EMILIA PEREZ récompensé deux fois…

Il fallait s’attendre à des surprises mais celle d’ANORA, Palme d’Or en est une sacrée. Le film n’était pas mauvais, bien au contraire, Sean S. Baker avait fait du bel ouvrage qui aurait pu valoir un prix mais pas la Palme. Car après que Jacques Audiard pour EMILIA PEREZ ait été remercié deux fois (un événement) pour le prix des Meilleures actrices à Karla Sofia Gascon mais aussi Selena Gomez, Zoe Saldana et Adriana Paz, auquel s’est ajouté le prix du Jury forcément décevant au vu de la qualité de son film, déception qu’il n’a pas pu cacher sur scène, la voie était libre pour MEGALOPOLIS. D’autant que le Mohammad Rasoulov avec LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE a reçu entre temps, un prix Spécial du Jury qui n’est pas toujours attribué… Il en a profité pour stigmatiser le régime de la République Islamique d’Iran qui emprisonne et condamne à mort des artistes. Là-bas, les femmes brûlent leur voile et se battent pour leur liberté ; en France, d’autres femmes se battent pour mettre le voile et réclame ce droit. Drôle d’époque, drôle d’inversion, drôle de perversion occidentale… Sean S. Baker a tenu à remercier David Cronenberg et Francis Ford Coppola, visiblement, il n’en revenait pas de les avoir battus…

La fusion Coppola/Lucas…

Juste avant pourtant, on y a cru. Un petit geste les mains jointes envers les membres du Jury de Coppola venu remettre une Palme d’Or d’Honneur à son ami, son frère, son scénariste aussi et parfois producteur, George Lucas. A ce moment, nous nous sommes dits, il quitte la scène mais il va revenir… Mais non. Il faudra que l’an prochain, Thierry Frémaux lui décerne une Palme d’Or d’Honneur pour que ce génie en compte finalement trois… Palmes… Au final, l’autre film qui a suscité le plus d’intérêts des membres du Jury aura été le film indien de Payal Kapadia, AS WE IMAGINE AS LIGHT. Certes, les actrices étaient vraiment intéressantes dans ce film mais sans que le scénario n’ait retenu notre attention. Après, le prix du Meilleur Scénario pour THE SUBSTANCE de Coralie Forgeat est mérité tout comme la Caméra d’Or du Meilleur 1er Film à ARMAND, vu à Un Certain Regard. Ce n’était pas notre premier choix mais il faisait partie de notre « short list ».

Les grosses déceptions : Meilleurs Acteur et Réalisateur…

Reste les énormes déceptions (hormis celle de MEGALOPOLIS absent du Palmarès, un tel film…), le prix d’interprétation masculine qui est revenu à Jesse Plemons pour son triple rôle dans KIND OF KINDNESS de Yorgos Lanthimos. Il y avait tout de même Ben Whishaw qui était LIMONOV dans le super film du russe, Kirill Serebrennikov, décidemment maudit à Cannes puisque jamais au Palmarès, ni pour LETO (L’été), ni Pour LA FEMME DE TCHAIKOVSKY, ni pour LIMONOV aujourd’hui. Mais la plus grande a été le prix de la Meilleure Mise en Scène à Miguel Gomes dont bien des journalistes s’accordaient à dire que c’était l’un des films les plus faibles de la Compétition Officielle… Ce Palmarès de cette 77ème édition ne restera pas dans les annales, seul le pas de deux de ces deux géants, George Lucas et Francis Ford Coppola aura illuminé une soirée bien terne qui avait pourtant bien débuté avec la présentation sur fond de STARWARS de Camille Cottin qui aura parfaitement rempli son rôle de maîtresse de cérémonie.

Pascal Gaymard

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