HOMMAGE : Le cinéma de Nice, Jean-Paul Belmondo enfin inauguré par Paul Belmondo…

C’est à la disparition de l’immense acteur, le 6 septembre 2021 que le président du Département 06 décide de rebaptiser Le Mercury en Jean-Paul Belmondo avec une plaque commémorative de l’événement.

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Inauguration « officielle » ce samedi 25 novembre 2023

A ce jour, il reste le seul cinéma de France à avoir fait cette démarche d’où l’importance de cette « inauguration » en présence de son fils, Paul Belmondo. Pour l’occasion, ce samedi 25 novembre 2023, la place Garibaldi était noire de monde et la terrasse du restaurant jouxtant le cinéma, avait été privatisée pour les discours. Sur scène, plusieurs élus, le Député de la circonscription, Eric Ciotti, président de la commission des finances au Département, mais aussi les vice-présidents, Auguste Vérola, délégué à la Culture, et Bernard Chaix, délégué à l’insertion, à l’emploi et aux commerces, le conseiller départemental, Bernard Asso, délégué au cinéma, le conseiller municipal de la Ville de Nice, Henry-Jean Servat, et bien sûr, Paul Belmondo. Il y avait une vraie attente dans le public, prouvant que l’image de cet immense comédien est toujours très vivace dans le public. Celui qui l’admire et le considère comme un modèle voire un père de substitution, c’est sans doute aujourd’hui, Jean Dujardin, qui on se souvient, lui avait rendu un bel hommage lors de son César d’Honneur en 2017 : « « Jean-Paul Belmondo est le cinéma français à lui tout seul, la réconciliation des films d’auteur et de la culture populaire, c’est le même homme qui a donné le coup d’envoi de la Nouvelle Vague et a joué LE GUIGNOLO, suspendu à un hélicoptère en caleçon », Auparavant, en 1989, il n’était pas venu pour recevoir son seul César de Meilleur Acteur pour son rôle magique (un de plus) dans ITINERAIRE D’UN ENFANT GATE de Claude Lelouch. La raison ? « Les trophées, on les donne aux jeunes, pas à ceux qui ont fait toute une carrière » avait-il déclaré. Mais il y avait une autre raison : son aversion pour le sculpteur César qui avait été en rivalité avec son père, Paul Belmondo, pour sculpter le trophée. L’Académie avait préféré… César…

Ses films et lieux emblématique sur la Côte d’Azur…

Dans un premier temps, une plaque inaugurale a été dévoilée, rappelant la date officielle de cette cérémonie solennelle. Des clichés réalisés par le photographe, Charles Bébert, ont été installées tout autour du cinéma sur la place Garibaldi. Dans son intervention, Eric Ciotti, a souligné « une vie d’amour parsemée de cadeaux offerts à des millions de Français qui en ont fait l’acteur le plus populaire du pays, sa plus belle récompense car il donnait tout avec talent et générosité ». Au total, il aura tourné une dizaine de films à Nice parmi lesquels les plus connus : FLIC OU VOYOU avec Marie Laforêt, JOYEUSES PAQUES avec Sophie Marceau, UNE CHANCE SUR DEUX, avec Vanessa Paradis et Alain Delon… La Côte d’Azur, Bébel l’avait dans le sang. Et Eric Ciotti de rappeler les lieux emblématiques gastronomiques que le comédien aimait fréquenter comme Lou Balico, L’Esquinade ou La Petite Maison à Nice ou encore Chez Mamo à Antibes…, toujours accompagné de son complice de toujours, l’acteur, Charles Gérard. Et de conclure en évoquant « son sourire extraordinaire » et « sa mémoire immortelle dans l’inconscient de tous les cinéphiles. On l’aime à tout jamais ».

Paul Belmondo : « C’était un amoureux fou de cinéma »…

De son côté, Henry-Jean Servat, a rajouté son goût pour le théâtre et son retour sur les planches avec KEAN et a complété la liste des films tournés ici : MADEMOISELLE ANGE avec Romy Schneider, CLASSE TOUT RISQUE avec Lino Ventura, PEAU DE BANANE au Carlton, L’AINE DES FERCHAUX aux Studios de la Victorine qu’il a tant fréquenté, PAR UN BEAU MATIN D’ETE sur les plages de Nice, TENDRE VOYOU de Jean Becker avec Mylène Demongeot, Stéfania Sandrelli, mais aussi ses complices du Conservatoire, Philippe Noiret et Jean-Pierre Marielle…, LA SCOUMOUNE à Gilette avec Claudia Cardinale… Et toujours les dialogues de Michel Audiard pour accompagner la gouaille de cet authentique Titi parisien mis en scène par Georges Lautner. Pour lui, Bébel, « c’était un prof de vie, il m’a appris à vivre avec honneur et dignité ». Selon son fils, Paul Belmondo, « Mon père aimait passionnément le Sud et la Côte d’Azur ». Il se souvient de vacances inoubliables (il ne tournait jamais en été), à St Tropez, Monaco, Cannes, Nice ou St Jean-Cap-Ferrat. « Il était un amoureux fou de cinéma, il y allait 3 à 4 fois par semaine, alors un cinéma Art & Essai à son nom à Nice, c’est une grande fierté et c’est parfaitement justifié… ».

Projection d’un doc, « Belmondo par Belmondo » monté par Paul

C’est Paul encore qui a souhaité tourner un documentaire qu’il a produit avec son père sur le Sud entre France et Italie, « BELMONDO PAR BELMONDO » de Régis Mardon, film qui a été projeté au Jean-Paul Belmondo après la cérémonie officielle. La salle était comble et beaucoup n’ont pas pu entrer mais des séances de rattrapage ont été organisées à la salle Laure Ecard à St Roch (260 places), gérée par le Département. Ce film, monté par Paul Belmondo, conduit l’une des légendes du cinéma français, Jean-Paul Belmondo, sur les lieux de ses tournages et de ses films. Son déroulement non linéaire et non chronologique n’omet pratiquement aucun de ses 90 films, sous forme d’extraits, de témoignages ou d’anecdotes avec des chapitres consacrés au théâtre, à la famille, aux femmes de sa vie, « autant de coups de foudre » selon ses propres dires dans le film… Ce documentaire sera d’ailleurs inscrit dans la future programmation de « Seniors en action ». Dernièrement, le cinéma a reprogrammé LE MAGNIFIQUE, ressorti en copie numérique…

Pascal Gaymard

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