77ème FESTIVAL DE CANNES : LE FESTIVAL COMME SI VOUS Y ÉTIEZ…… Jeudi 23 mai

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par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel

Jeudi 22 Mai : L’Amour OUF…, c’est OUF !

Dire que les films ont été longs à Cannes version 77e est un euphémisme en Compétition Officielle… mais souvent ils étaient loin d’être ennuyeux. Bien au contraire ! Pour son 2ème film après Le Grand Bain, Gilles Lellouche a mis en scène, un projet qu’il avait dans sa tête depuis 30 ans, L’AMOUR OUF ! Et quelle audace, quel entrain, quelle réalisation ! Durant 2h46, il réalise l’exploit de ne pas nous ennuyé une seconde car sa romance sur fond de banditisme est tout sauf rasoir. Il est vrai qu’il s’appuie sur un casting énorme ; pour nos héros adolescents, celle qui n’en finit plus de monter, Mallory Wanecque (Comme un Prince, Pas de Vagues) et la révélation, Malik Frikah ; pour nos héros devenus adultes, Adèle Exarchopoulos et François Civil. Ils sont Jackie et Clotaire, le jour et la nuit, le soleil et la lune, et surtout deux faces d’une même entité, des âmes-sœurs. Autour d’eux, les potes de Gilles Lellouche se bousculent avec un Alain Chabat, émouvant en veuf éploré, un Benoît Poelvoorde étonnant en gangster, La Brosse, crooner à ses heures, un Vincent Lacoste, gendre idéal qui cache une vraie violence interne, un Jean-Pascal Zadi, juste et qui n’en fait pas des tonnes, Une Elodie Bouchez, mère aimante de Clotaire, un Karim Leklou en père violent du même Clotaire, Anthony Bajon en petit voyou ingrat… Pour produire ce film ô combien ambitieux de 32 M€, Alain Attal et Hugo Selignac se sont retrouvés avec leur société des Films du Trésor. Quelle réussite ! Espérons un grand succès à L’AMOUR OUF ! qui entre dans le cercle des 5 meilleurs films de ce Festival derrière l’inénarrable chef d’œuvre de Coppola, MEGALOPOLIS, le très beau film de Jacques Audiard, EMILIA PEREZ, l’excellente balade de Kirill Serebrennikov avec son LIMONOV fascinant, et le très intéressant, tryptique de Yorgos Lanthimos, KIND OF KINDNESS.

Après ça, inconsciemment, on devient plus difficile avec les autres films .En sélection officielle, Cannes Première, Gaël Moral revient sur les années sida avec encore une fois à Cannes cette année, une histoire de trio amoureux dont l’équilibre précaire sera broyé par la maladie. Lou Lampros (Ma Nuit), Théo Christine (lauréat de la Nymphe d’Or du talent le plus prometteur) et Victor Belmondo côtoie Amanda Lear, Elli Medeiros et le complice de toujours du réalisateur, Stéphane Rideau. Il y a du Téchiné chez Morel, normal, c’est lui qui l’a révélé dans Les Roseaux Sauvages…

Direction maintenant Un Certain Regard pour une Première, un film saoudien en sélection officielle : NORAH. Le réalisateur, Tawfik Alziaidi marque dans les traces de sa illustre aînée, Haifaa Al-Mansour dont le Wadjda, triplement primé à Venise 2012, reste une référence. Pourtant, NORAH aborde aussi un sujet dur : le mariage arrangé et forcé d’une jeune fille avec un vieillard. L’actrice du rôle-titre est Maria Bahrawi dont la beauté traverse le film tel une tempête de sable. Il a tiré des larmes à bien des festivaliers…

Mais juste avant, devant les marches de la salle Debussy, nous avons retrouvé deux distributeurs, une journaliste, et le responsable du Festival de Vesoul sur regards de l’Asie. Le thème : MEGALOPOLIS. Le résultat : l’unanimité avec une profondeur de débat où a été convié Le Banquet de Platon, Marc Aurèle, l’empereur philosophe, la Rome Antique qui entre en résonnance avec notre époque, et toutes les théories sur le temps… La preuve que l’intelligence existe encore même à Cannes où certains se sont crus devenir « grand » en critiquant avec des raccourcis puériles et indignes, l’un des plus génial réalisateur du monde, Francis Ford Coppola. Réjouissant et encourageant…

Pour terminer la journée, un film indien était proposé, ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal Kapadia. Comme l’avait avoué en tout début de Festival son délégué général, Thierry Frémaux, c’est un film « à structure narrative lente ». Et même avec le talent des deux comédiennes, Kani Kusruti et Divya Prabha, difficile de résister à l’endormissement, le film étant proposé en seconde partie de soirée…

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