« Salops de pauvres ! »

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Décidément, chassez le naturel, il revient toujours au galop. Dès le premier jour du lancement du grand débat, Emmanuel Macron s’est cru obliger de lancer qu’il y avait « des gens en situation de difficulté qui déconnaient ». Le parler de la rue ne sied guère à la fonction d’un président de la République mais c’est sans doute cela qu’il nomme « nouveau monde »… Dans la foulée, son porte-parole, Sébastien Griveaux, a voulu lui aussi apporter sa petite graine de polémique affirmant sans honte ni cligner des yeux, « que lui aussi avait du mal à acheter un appartement à Paris »… Une question se pose : s’écoutent-ils parler ? s’entendent-ils dire de telles inepties ? Croient-ils une seconde à ce qu’ils disent et comment ne calculent-ils pas les dégâts que cela engendre dans une opinion publique chauffée à blanc et qui a enfilé un gilet jaune pour se faire entendre ? Ces élites semblent tellement déconnectées de la vie quotidienne des Français que cela en devient pathétique. Si les pauvres se conduisent mal, que dire des révélations sur la conduite de Carlos Ghosn, le tout puissant patron de Renault-Nissan ? Le gouvernement via son ministre de l’Economie a mis des mois à enfin penser qu’il faudrait envisager de lui choisir un successeur, lui qui est en prison au Japon depuis 2 mois ? Certes, c’est sous le gouvernement de François Hollande que Carlos Ghosn s’est domicilié fiscalement en Hollande pour moins payer d’impôts mais comment Emmanuel Macron n’était-il pas informé en étant à l’Élysée puis à Bercy comme ministre des Finances? Et que dire encore d’Alexandre Benalla, le proche d’Emmanuel Macron qui continue d’utiliser ses passeports diplomatiques après son licenciement de l’Elysée ? Lui aussi « ne déconnerait-il pas » sous les ors de la République ? En fait, jamais un président de la République n’est apparu comme étant autant le président des riches et des puissants. Macron pourrait reprendre à son compte le sketch de Coluche sur ces « salops de pauvres » qui lui gâchent son quinquennat… Et à force de répéter qu’il ne reviendra pas sur l’ISF, il va faire de cet impôt le symbole et l’échec du grand débat et au-delà de son passage à l’Élysée…

Raymond Aquila