Il n’a évité aucune question, avec son franc-parler habituel que certains jugent abrupt comme le maire de Nice, Christian Estrosi, qui n’a pas manqué de le dire dans les médias.
1500 clandestins dangereux suivis en 2024
Tout d’abord, il a tenu a assuré que « l’État réduit son train de vie » tout en rappelant sa mission : « promouvoir l’intérêt général face aux intérêts privés en assurant l’égalité de tous face à la loi ». Le premier dossier abordé a été sans surprise la sécurité et l’immigration. Sur la subversion migratoire dénoncée par le 1er ministre, François Bayrou, le préfet assure que ce n’est pas le cas dans les Alpes-Maritimes puisque « le nombre de migrants ayant traversé la frontière en 2024 a baissé de – 57% par rapport à 2023 où 153 000 clandestins étaient entrés en France contre 67 000 en 2024 ». Il a assuré que « la mobilisation est H24 car la pression migratoire est toujours là… Les fonctionnaires de la PAF ont été briefés pour repérer les individus dangereux. Nous en avons arrêté 1500 qui ont subi de longs entretiens et 15% ont fait l’objet d’un suivi d’un service de renseignements. Nous avons moins de mineurs isolés… L’entente avec l’Italie est excellente ».
1650 opérations contre les narcotrafiquants en 2024
Sur le lien entre immigration clandestine et narcotrafic est « évidente » pour le préfet qui constate que « les mineurs isolés sont des proies faciles pour les narcotrafiquants ». Et il a énoncé le bilan 2024 : « Nous avons multiplié les opérations dans le 06 soit 1650 avec à la clé 2000 gardes à vue, 600 déferrements devant la justice ». La solution pour une meilleure efficacité, il la décline : « un parquet national avec un nouveau statut pour le repenti calqué sur le modèle italien… mais aussi des effectifs supplémentaires. Pour former 15 000 policiers d’investigation, il faut du temps. Nous avons des sorties de promotions régulières ». Hugues Moutouh l’affirme : « nous menons une guerre d’usure contre les narcotrafiquants. En 2024, nous avons saisi 47 tonnes de drogue dont 320 kg de cocaïne. L’argent est blanchi dans des commerces et l’achat d’armes de guerre. Nous allons les toucher au portefeuille ». Pour autant, il estime que « la DZ mafia n’est pas présente dans le 06 ».
« Je ne suis pas wokiste »
Le préfet a précisé que ses services sont « plus fermes sur les régularisations avec 500 OQTF éloignés en 2024. Il n’y a pas de prime à l’illégalité dans les Alpes-Maritimes ». Et de rappeler le mot de Pompidou : « Gouverner, c’est contraindre ». Et d’ajouter : « Tous les ans, ici, nous contrôlons 110 à 130 000 actes et si nous avons un doute, nous transmettons le dossier à l’autorité judiciaire administrative comme pour la statue de Jeanne d’Arc. Je n’ai rien contre ce personnage dont j’ai lu la biographie récemment. C’est juste un sujet de légalité… Je ne suis pas wokiste. J’ai confiance en la Métropole pour appliquer une décision de justice, l’appel n’étant pas suspensif… Il en est de même pour l’obtention de plages à Menton. Il n’y a pas de passe-droit… Sur les croisières, l’arrêté sera soumis à un contrôle de légalité ». A la question des relations entre le préfet et le président de la Métropole, la réponse fuse : « Excellente ! Nous avons encore eu une réunion à propos du carnaval de Nice... ».
Choqué par les banderoles du match Nice/OM…
Sur la sécurité routière, il assure que ce sera « un grand enjeu car il y a trop de tués sur les routes, 44 en 2024. On roule trop vite et trop mal sur la Promenade des Anglais… Nous allons être encore plus répressif avec plus de contrôles en attendant les radars qui ont pris un peu de retard. Sur les dauphins de Marineland, il s’est dit « très attentif aux solutions proposées et à la reconversion industrielle du site ». Sur les banderoles des Ultras de l’OGC Nice lors du match Nice/Marseille, il a déclaré « avoir été très choqué. La dérive dans le foot est inacceptable. Il ne peut y avoir un climat de guerre civile dans un match même s’il est à enjeu .Le club doit prendre ses responsabilités ». Cette affaire de banderoles éclipse la très belle performance des Aiglons et des banderoles, il y en a toujours eu dans tous les stades du monde… Et de conclure : « Je n’ai pas d’états d’âme. Je ne suis pas là pour me faire des amis, je respecte tout le monde ».
Pascal Gaymard